En l’occurrence, l’occasion c’est la peut-être future loi dite El Khomri et
la contestation de la « jeunesse ». Bien évidemment quand on parle de
contestation de la jeunesse il faut bien avoir en tête que celle-ci est menée
sinon manipulée par tout ce que notre pays compte d’organisations politisées et
contestataires dont les plus beaux représentants sont l’UNEF pour les
étudiants, la FIDL pour les lycéens auxquels il faut ajouter les jeunes
communistes, ceux du NPA, du Parti de gauche, de la CGTetc
La jeunesse, donc, se mobilise pour lutter contre « la casse
du code du travail » qui les conduit tout droit « dans un
monde où les jeunes sont jetables et corvéables à merci ! »…..rien de
moins !
Et bien évidemment, la seule option possible est le retrait pur et simple du
projet de loi, préalable à toute discussion !
Il faut dire que le CPE est passé par là. La lutte contre le CPE, la mère
des batailles, celle dont on parlera dans 1200 ans avec une petite larme à
l’œil, le glorieux moment de la « jeunesse » française qui s’est
élevée avec force et succès contre cette ignominie qui, déjà, n’avait qu’un
objectif, faire plonger les jeunes dans la pire des précarités !
Cette référence au CPE est par ailleurs intéressante, car déjà, l’objectif
de ce projet avorté était non pas de fournir de la main-d’œuvre à pas cher à
des patrons sans scrupules, mais de lutter contre le chômage des jeunes en
réduisant le risque que prend une entreprise en embauchant un jeune qui n’a pas
encore fait ses preuves dans le monde professionnel et dont il est délicat de
juger de ses compétences.
L’idée était déjà d’apporter un peu de souplesse pour favoriser l’embauche
des jeunes. Jeunes qui, ne l’oublions pas, connaissent un taux de chômage
extrêmement important (plus de 25% chez les jeunes de moins de 25
ans).
En définitive, le projet ne s’est donc pas fait ….et le taux de chômage des
jeunes n’a pas arrêté de grimper. Plutôt que d’essayer des solutions pour
favoriser l’emploi des jeunes, on a préféré, par pur dogmatisme, rester dans un
statu quo manifestement inefficace et dont les premières victimes sont….les
jeunes !
La loi El Khomri, sous une forme différente et plus large, poursuit le même
but, faciliter l’embauche en rassurant les employeurs sur le fait qu’ils ne
seront pas coincés en cas de problème.
C’est l’objectif des mesures visant à donner de la visibilité aux employeurs
(plafonnement des indemnités prudhommales), à apporter de la souplesse pour
leur permettre de mieux adapter leurs ressources à leur carnet de commandes et
à réagir plus vite aux difficultés économiques pour ne pas mettre la société en
péril (d’ailleurs à ce propos, le cas Peugeot est particulièrement
significatif).
Tout le monde sait que le code du travail en France est trop lourd dans tous
les sens du terme, qu’il est trop complexe, trop contraignant et qu’il
contribue à scléroser le marché du travail en limitant à la fois les sorties et
les entrées. En clair, on met des barrières à la sortie en protégeant
excessivement ceux qui sont dedans et des barrières à l’entrée en dissuadant
l’embauche en CDI.
Parallèlement, coïncidence certainement, on ne peut que constater que la
France connait un taux de chômage endémique particulièrement élevé depuis
également des décennies.
Et la véritable discrimination dans ce pays elle est bien là, entre ceux qui
ont du boulot et ceux qui n’en n’ont pas ou précisément ceux qui ont un CDI et
qui sont très protégés et ceux qui n’en n’ont pas et qui sont très dans la
merde.
Et pourtant, cette « jeunesse » se laisse embobiner et
tromper par les idéologues qui ne souhaitent qu’une chose, c’est que rien
ne change sous prétexte de sauvegarde de sacro-saints avantages acquis. Des
idéologues qui réussissent le tour de force de les persuader que ce combat pour
l’immobilisme c’est leur combat à eux, les jeunes, un combat pour lutter contre
leur future précarité !
Or, la véritable précarité, c’est bien celle que l’on subit lorsqu’on n’a
pas de boulot et les premiers à ne pas en avoir….ce sont justement les jeunes
!
Manifestement cette jeunesse en lutte n’est pas consciente de ce paradoxe.
Au lieu de participer activement et positivement à la recherche de solutions
pour faire baisser un chômage dont elle est la première à souffrir, cette
« jeunesse » part la fleur au fusil, pleine de bons sentiments et
sans aucune nuances, dans un combat qu’on appelle « lutte » (ça doit
faire plus noble) contre tout ce qui ressemble à une tentative de
solution.
Chers jeunes, s’il vous plait, ne vous trompez pas de combat, ont ne fait pas une bonne politique économique avec des bons sentiments et des idées simplistes, c’est un vieux con qui vous le dit !