Le bois des vierges, T3 : Épousailles

Par Belzaran


Titre : Le bois des vierges, T3 : Épousailles
Scénariste : Jean Dufaux
Dessinatrice : Béatrice Tillier
Parution : Mai 2013


« Le bois des vierges » termine son histoire avec ce troisième tome intitulé « Épousailles ». Dommage que les auteurs spoilent leur histoire (surtout avec la couverture)… Cette histoire fantastique où chimères, animaux et hommes se combattent les uns les autres avait marqué par son histoire dense et son graphisme magnifique. Cette trilogie se termine-t-elle sur une bonne note ?

Nous avions laissé le bois des vierges en flammes et les factions animales et humaines en guerre. Première surprise, le lien entre les deux tomes semble brisé. Alors que le deuxième tome faisait la part belle aux créatures hybrides, prêtes à se lancer sur le monde, elles disparaissent quasiment de l’histoire. Ainsi, la montée en puissance des enjeux, avec le tome 2, est tué dans l’œuf. C’est incompréhensible !

Un conte plus qu’un ouvrage de fantasy.

Hélas, l’histoire fait du surplace. Finalement, les enjeux se résolvent de façon convenue et prévisible, rendant la lecture peu passionnante. L’ensemble est toujours aussi bavard, mais sans surprise ni découverte, cette densité devient un défaut. Ainsi, l’intégration des ours dans la bataille reste trop légère et peu développée (beaucoup moins que le rôle des lynx par exemple). Le tout se referme comme un conte, plus que comme une lecture de fantasy.

Au départ créé sur une opposition de camps rivaux, « Le bois des vierges » a rapidement dérivé sur une histoire d’amour, symbole de l’acceptation de l’autre. Ce romantisme était plutôt bien traité dans le deuxième tome, où les chimères jouaient un rôle important. Ce troisième tome apporte une redondance dans ce thème, de même que dans les enjeux de la guerre. Finalement, on en revient au début : il faut qu’Aube répare se faute en se mariant à un loup.

Le dessin de Béatrice Tillier reste un enchantement pour les yeux. Au-delà du trait pur, les planches sont admirablement construites. Cependant, ce tome lui donne moins de possibilité de briller dans les couleurs, peut-être moins marquantes. Alors que la dessinatrice jouait beaucoup sur les oppositions entre couleurs chaudes et froides, elle produit plus de pages richement colorées ici.

Ce troisième tome est une véritable déception. Non pas qu’il soit mauvais intrinsèquement, mais les deux premiers opus proposaient leurs lots de surprises et de suspense. Cette conclusion convenue met de côté de nombreux aspects et n’emballe pas vraiment. Quel dommage !