11.22.63 // Mini-series. Episode 3. Other Voices, Other Rooms.
Après avoir délivré deux solides épisodes, le soufflé commence légèrement à retomber avec ce troisième épisode. La menace de « The Kill Floor », l’épisode précédent, était intéressante. Jake a maintenant un sidekick, ce qui est presque décevant. Certes, l’idée que Jake puisse avoir quelqu’un avec qui partager son aventure n’est pas si bête que ça et je dirais même que c’est intéressant mais l’aventure de Jake aurait dû rester solo. Je sais bien ce qui se passe dans le livre et je sais très bien que je pourrais faire la même critique à Stephen King. L’adaptation manque cependant de forme. On a l’impression que tout cela coule un peu trop facilement de source et la subtilité narrative vient donc cruellement à manquer. Jake a donc quelqu’un avec qui passé du temps, un boulot, un endroit où vivre mais il a aussi un intérêt amoureux. Si la relation entre Jake et Sadie pourrait être sympathique, ce n’est pas vraiment pour cela que l’on regarde 11.22.63. Surtout que la série n’arrive même pas à en faire quelque chose de vraiment intéressant. Il y a une alchimie certes, sauf que la série n’a pas besoin de Sadie et c’est justement là que les choses se compliquent.
Disons que la mécanique utilisée entre l’épisode précédent et cet épisode afin de nous donner peut-être un peu plus n’est pas suffisant. C’est un peu too-much tout de suite. Je sais aussi que le but n’est pas de raconter toute l’histoire de A à Z. Pour autant, tout ce qui est fait dans cet épisode n’est pas forcément mauvais. Heureusement qu’il y a d’autres personnages autour de Jake qui permettent de réellement faire évoluer l’histoire. Mais je trouve que même si l’intrigue de 11.22.63 va dans le bon sens et de façon efficace, on a l’impression d’avoir loupé un chapitre de l’histoire et être passé d’un coup d’un seul dans la seconde partie. Quand 11.22.63 ne perd pas de temps et ne laisse pas réfléchir son téléspectateur, alors les choses deviennent tout d’un coup beaucoup plus efficaces. L’histoire d’Oswald dans 11.22.63 fonctionne assez bien et ce n’était pas forcément facile pour Brian Nelson et Quinton Peebles, les scénaristes, et Daniel Webber, de donner corps à une incarnation frictionnelle d’une figure historique. Car Oswald est une figure de l’Histoire des Etats-Unis, qu’on le veuille ou non (et encore plus par rapport à ce que cela implique par rapport aux théories conspirationnistes desquelles King s’est inspiré pour son roman à la base).
Du coup, ce troisième épisode donne surtout l’impression d’aller trop vite et de laisser échapper une partie de l’histoire. La page est donc tournée trop rapidement même si l’ensemble sait rester assez efficace pour donner envie de revenir et ne pas s’ennuyer. Mais il y a aussi des choses qui me gênent car derrière l’histoire de Jake tout est présenté de façon un peu trop simpliste et pas suffisamment mystérieuse pour le moment. En espérant que le mystère va s’épaissir dans le prochain épisode car 11.22.63 en aurait bien besoin.
Note : 5/10. En bref, la température redescend d’un cran.