Sur les cahiers rosés du Financial Times,
Sur les lettres usées du clavier de mon PC,
Sur le sable des congés all inclusive en République Dominicaine,
J'écris ton nom.
Sur les pages des contrats signés et paraphés en double exemplaire,
Sur les transactions interbancaires,
Sur le partage des richesses et la crise alimentaire,
J'écris ton nom.
Sur les images dorées à la télé,
Sur les armes des guerriers,
Sur les restructurations, les réorganisations et les délocalisations,
J'écris ton nom.
Sur la jungle des villes et le désert des campagnes,
Sur les travailleurs pauvres,
Sur les golden parachutes,
J'écris ton nom.
Sur les quotas de production,
Sur la balance déficitaire,
J'écris ton nom.
Sur les champs de maïs transgénique,
Sur les ailes des avions,
Sur le moulin du rendement des actions,
J'écris ton nom.
Sur le cours de l'once d'or,
Sur la mer, sur les bateaux,
Sur les pays en voie de développement,
J'écris ton nom.
Sur les déréglementations,
Sur les traités européens simplifiés,
Sur la vérité économique et la précarité chronique,
J'écris ton nom.
Sur l'efficience des marchés boursiers,
Sur la dette du tiers monde,
Sur les places de parking qui débordent,
J'écris ton nom.
Sur la lampe qui s'allume,
Sur la lampe qui s'éteint,
Sur les biens de consommation,
J'écris ton nom.
Sur le fruit coupé en deux,
Sur mon caddie de supermarché,
Sur la vie coquille vide,
J'écris ton nom.
Sur les complémentaires santé,
Sur le risque réassuré,
Sur l'espoir sans souvenir,
J'écris ton nom.
Et par le pouvoir d'un mot,
Je recommence ma vie,
Je suis né pour te connaître,
Pour te nommer :