Avec le savoir absolu de Hegel, la conscience a atteint son but ultime, celui d’être la faculté de connaître que l’univers s’est donné à lui-même pour se comprendre sur le mode du concept. Hors la conscience, la matérialité n’est que silence et l’animalité que réflexes plus ou moins élaborés. La pensée qui se pensait en Dieu n‘était donc qu’une projection d’elle-même vers un dehors, une transcendance imaginaire. Nous avons atteint ainsi une sorte de fin de l’histoire de cette conscience qui s’est désormais trouvée elle-même - mais comme projet de la nature.
Avec la découverte de la prématière comme substance première, incréée et éternelle nous assistons également à une clôture du savoir, mais celle-ci en physique. La ligne continue de l’évolution part donc de cette prématière pour engendrer matière, étoiles, planètes où la vie peut se développer et par la sélection naturelle aboutir à l’homme et au savoir absolu. Comme il n’y a aucune raison de penser que ce processus évolutif dans un univers éternel soit exceptionnel, d’autres consciences ont dû déjà être ou existent aujourd’hui, si bien que la recherche de civilisations extraterrestres a un juste fondement.
Cette clôture des savoirs philosophique et physique se complète par celle de la fin de la conquête physique de la planète qui prend le nom de mondialisation des échanges et des hommes et qui conduit à un rétrécissement du champ de l’aventure humaine confrontée à l’épuisement des ressources naturelles et à une démographie croissante.
Triple mouvement quasi coordonné, qui semble s’emboiter dans un temps relativement bref et qui trace les limites de l’investissement humain dans le savoir tout autant que dans l’espace physique.
S’agit-il d’une fin définitive ou d’une étape nécessaire ? L’avenir reste ouvert.