Encore un billet sur Merci Patron !
Et bien, non !
Je ne vais pas paraphraser les amis blogueurs qui ont déjà fait le travail, mais seulement vous avouer que j'ai vraiment passé un excellent moment grâce au ton, à l'humanité, au dénouement de ce film.
Juste évoquer le début, particulièrement 2 choses.
D'abord, l’incrustation de la courbe des profils de LVMH, puis celle du nombre de repas distribués par les Restos du cœur au fil des ans qui suivent la même trajectoire ascendante...
Bon, là sur ce coup, je vous avoue que je me suis mis à douter de la pertinence de la théorie du ruissellement. J'ai même failli me demander si la richesse indécente d'une minorité ne se nourrissait pas de la pauvreté de la multitude.
Fort heureusement, les grands médias Libération, Le Monde, Les Echos, le Figaro, Minute, Valeurs Actuelles, TF1, BFTV, l'Obs, ou L'Express, malgré leurs importantes divergences, m'ont remis dans le droit chemin :
« Chacun a ses chances de réussir dans l'économie de marché, faut pas déconner, on le peut si on le veut, et d'ailleurs, les pauvres profitent des riches qui louent leurs services... »
Vive le pluuuuralisme de l'information sponsorisé par l'argent de l'industrie (pub) et des contribuables !
Enfin, il y a ce génial slogan I love Bernard.
I love Bernard tourne en dérision l'idéologie dominante de négation de la lutte des classes, du rapport de force au quotidien entre employeur et employé, et de la domination du Capital sur le travail. Ce déni qui est partagé par le PS hollandais et le FN en passant par LR, qui s'exprime ainsi :
« Mais voyons, patrons et ouvriers ont les mêmes intérêts, c'est "gagnant-gagnant" grâce aux sacrifices de tous et au diiiialogue social... »
Justement, François Ruffin qui endosse le rôle du benêt plein de bonne volonté avec I love Bernard, en allant à la rencontre des anciens salariés de Bernard Arnault ou à une assemblée générale des actionnaires de LVMH, se fracasse contre la dure réalité : les mensonges du patronat, l'exploitation sociale, la complicité des gouvernements successifs face aux grands prédateurs, la très inégale répartition des profils, les licenciements, le chômage, les dépressions, la relégation sociale, la pauvreté, en d'autres termes, la réalité du système capitalisme.
Parce qu'il y a d'un côté quelques ultras riches qui accaparent l'essentiel des richesses, et de l'autre, la multitude qui s'en sort, plus ou moins au travail, et parfois beaucoup moins que les autres en étant définitivement marginalisée après un licenciement qui clôt des années d'exploitation par les premiers cités !
Bref, j'ai rarement vu un film aussi pédagogique que poilant pour montrer cette réalité.
Un grand merci à François qui nous régale régulièrement avec Fakir.