C'est une fameuse idée que d'avoir réuni après plus de 20 ans après (seul Hugues Gall avait réussi l'exploit de monter l'oeuvre et encore dans une version de concert) une nouvelle équipe de Maîtres de Nuremberg et quelle équipe : Gérald Finlay dans le rôle du coordonnier-poète Hans Sachs, Bo Skovhus (oui le Comte de Srehler) dans le rôle du "marqueur" Beckmesser , un vrai méchant prétendant au gros lot la belle Eva (Julia Kleiter) mise aux enchères vocales par son papa chanteur mais qui ne rêve que du beau Walther ( Brandon Jovanovic),moderne contre tous ces anciens et qui ridiculisera son concurrent . Une bonne idée même si les dernières paroles de l'oeuvre font parfois froid dans le dos . "Le Saint Empire Germanique peut bien s'effondrer dit Sachs, l'Art allemand lui ne disparaîtra jamais"...De quoi plaire à Hitler qui entendit l'oeuvre à ...Nuremberg et l'aima pour de mauvaises raisons. Car Richard Wagner mit l'art bien au-delà du politique. La truculente mise en scène de Stefan Herheim fait respirer ce nationalisme un peu guindé et l'intrigue (on ne dit jamais assez que Wagner est un bon librettiste) tient en haleine pendant les cin heures du spectacle . Philppe Jordan dirige avec un plaisir communicatif au choeur et à l'orchestre. C'est un grand moment à l'Opéra de Paris.