Dans ce tome-ci, le maître Gregory est presque absent. Personnellement, cela m’a déçu car j’adore cette relation maître/élève. Toutefois, ce choix dans l’intrigue permet d’en apprendre plus sur Tom, mais surtout sur sa mère, ce qui laisse présager de sacrés rebondissements pour cette saga. De la même façon, on voit que les liens qui unissent Tom (qui a 14 ans) et Alice se resserrent, et ça, ce n’est pas pour me déplaire. Tom prend de l’assurance, mais il est encore fragile. On s’aperçoit dans cette nouvelle aventure que les choses en jeu sont très importantes. C’est dans ce tome que j’ai commencé à me détacher du côté « je lis de la litté jeunesse » pour pencher vers le côté « je vis la litté jeunesse ». Les membres de la famille de Tom gagnent en profondeur et on s’attache vraiment à eux. De la même façon, on perçoit les faiblesses et les sentiments d’Alice, et ça c’est ce qui manquait au récit auparavant selon moi.
Quant à l’intrigue en elle-même, même si je l’ai trouvée parfois longue avec des détours étranges qu’on aurait pu éviter, j’ai beaucoup aimé en apprendre plus sur les différents types de sorcières, les clans, les rituels. Disons, que ça change des gobelins qu’on nous resservait à chaque fois. Le changement de décor – ils sont dans un lieu où ils n’ont pas vraiment d’attaches – accentue la tension de ce tome et ce sentiment de danger. On découvre en même temps que Tom les secrets de ce nouveau territoire. On perçoit les mêmes menaces, on ressent les mêmes peurs. Les scènes d’action sont très lisibles quoique parfois un peu répétitives.
Quant à l’écriture, j’ai eu l’impression dans ce tome qu’elle était moins vive et moins alerte que d’habitude, voire que l’auteur brodait quelque fois pour faire durer la chose. J‘ai aimé l’histoire en elle-même mais je pense qu’on aurait pu rendre ce sentiment d’insécurité et d’angoisse avec 100 pages en moins. Toutefois, je me suis prise au jeu et j’ai lu ce roman vraiment rapidement. Et la fin de ce tome-ci, plus que toutes les autres, me donne envie de découvrir la suite de l’histoire.
Joseph Delaney, Le Combat de l’Epouvanteur, traduit de l’anglais par Marie-Hélène Delval, aux éditions Bayard Jeunesse, 12€90.