Baron Noir vient d'achever sa première course en haut des marches de Canal+ tout en achevant celle, effrénée, de ces personnages au plus profond d'une réalité politique intimiste.
Trahi par le nouveau président Francis Laugier ( Niels Arestrup), le député-maire du Nord, Philippe Rickwaert ( Kad Merad), fomentera tous les complots possibles afin de garder la tête hors de cette eau politiquement trouble.
Le début de Baron Noir offrait un feuilleton intense tendant vers la série bouclée où à chaque épisode, une entrave politico-judiciaire se trouve résolue et toujours conclue par le terrifiant gimmick musical caractéristique. Les derniers épisodes quant à eux perdent ce schéma et le réalisateur Ziad Doueiri nous embarque au plus près de l'inévitable descente aux enfers dont aucun ne sortira indemne.
Alors que Merad livre sa meilleure performance tout en naturel effrayant, Arestrup propose un président entrant qui n'en a que le titre, effacé, décrépi et moralement battu. La lutte des classes au plus haut niveau. L'ouvrier face à l'argent, le syndicaliste face à la bureaucratie. " En politique, la haine c'est mieux que les diplômes ".
Même si la deuxième saison est déjà dans les urnes, on se demande si la fin ouverte ne suffisait pas. À vérifier.