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C'est dire aussi comme la Grande Guerre - Eve a dix ans en 1914 - va la priver de sa mère: Marie Curie installe des appareils radiologiques dans les hôpitaux, veillant de près à la formation du personnel.
Elève douée - bon sang ne peut mentir - pianiste avertie, Eve compense par l'humour, l'écriture et la coquetterie - elle était belle, de surcroît - l'absence par trop ressentie de sa mère.
Amie - amante d'Henry Bernstein - de 26 ans son aîné - de Philippe Barrès, avec qui elle fonde- et dirigera le Paris- Presse, Eve s'illustre par une remarquable biographie sur sa mère, décédée en 1934: paru d'abord aux USA, en 1937, Madame Curie est publié chez Gallimard, l'année suivante. Le succès en sera mondial et durable puisqu'on édite encore la biographie, de nos jours, en collection Folio.
Grand Reporter, Correspondante de guerre, elle n'aura de cesse dès le début de la Seconde guerre mondiale d'exhorter les Américains, ses amis, à rallier les Français dans le conflit. Quitte à être parfois prise en sandwich entre Roosevelt, de Gaulle et leurs rapports difficiles...
Durant la Guerre froide, elle travaille pour l'OTAN et puis, quinze ans durant, de juin 1965 à décembre 1979, elle épaule Henri Labouisse, devenu son mari et directeur général de l'UNICEF dans les actions de cette dernière.
Très médiatique aux Etats-Unis, sa deuxième patrie (si l'on excepte la Pologne), Eve mourra digne, élégante et plus que centenaire, le 22 octobre 2007, entourée de la descendance d'Henri qu'elle a faite sienne.
Ecrite de plume sobre, factuelle et précise, cette biographie est tout simplement passionnante
Je vous la recommande
Apolline Elter
Eve Curie. L'autre fille de Pierre et Marie Curie, Claudine Monteil, biographie, Ed. Odile Jacob, janvier 2016, 348 pp