Véritable musée à ciel ouvert, le village d’Erriadh (Tunisie) a vu ses murs se vêtir d’un étrange costume coloré.
Après avoir invité une centaine d’artistes à redécorer un building parisien intérieur comme extérieur, Mehdi Ben Cheikh, directeur de la galerie Itinérance (Paris), a décidé de s’attaquer à un peu plus lourd.
« Pourquoi pas investir les murs d’un village tout entier ? » C’est sûrement cette réflexion qui donna naissance à ce projet street art monumental qu’est DjerbaHood.
Le projet DjerbaHood a pour objet de transformer le village d’Erriadh en une immense toile dédiée au street art pour en faire, en quelque sorte, une exposition urbaine à ciel ouvert.
De ce fait, plus de 150 artistes ont été conviés à se munir de leurs pinceaux, pochoirs, bombes aérosol et autres instruments pour investir les murs de cette petite bourgade tunisienne, donnant ainsi naissance à quelques 250 œuvres hautes en couleurs.
Réalisation de Brusk, artiste français
1. Une aventure humaine
Qu’elle soit individuelle ou en collaboration, chacune des œuvres présentes à DjerbaHood porte son histoire, et au-delà du côté artistique DjerbaHood peut se targuer d’avoir engendré un véritable échange culturel.
En effet, les nombreux artistes présents ont fait le déplacement depuis une trentaine de pays différents, et ont pu découvrir sur place les us et coutumes locales.
L’échange entre les artistes et les villageois a été primordial, car il n’était pas question de venir simplement apposer sa marque, mais plutôt de retranscrire les principes esthétiques locaux à travers les différentes œuvres.
2. Mais pourquoi Djerba ?
Le choix géographique de l’exposition n’est pas anodin.
Le vernissage de DjerbaHood a su ameuter bon nombre de personnes : personnalités politiques, blogueurs reconnus, journalistes du journal Le Monde, de Libération ou encore du Times ont fait le déplacement. Ce sont en tout plus de 600 médias qui se sont intéressés à ce phénomène.
C’est donc subtilement que le directeur de la galerie Itinérance a poussé l’humanité à porter un regard attentif à cette île qui souffre d’une catastrophe écologique conséquente et a su, via le biais de l’art, donner la parole à des habitants qui jusqu’ici étaient enfermés dans leur calvaire.
Réalisation de Jace, artiste français, dénonçant ici le problème écologique de l’île.
3. Conclusion
Aujourd’hui, Les œuvres vieillissent paisiblement, depuis bientôt deux ans, sous le soleil de Djerba.
Beaucoup de street artists viennent encore apposer leur pierre de l’édifice et de nombreux touristes font le déplacement pour les admirer, faisant ainsi prospérer l’échange culturel et le commerce local.
« L’art sauvera le monde » disait l’artiste Fedor Dostoïevski, et Mehdi Ben Cheikh l’a bien compris.