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Cela faisait dix-neuf ans qu'un président français en exercice n'était pas venu en visite officielle en Argentine. Entre mémoire, éducation, culture, science et économie, le président français était sur tous les fronts.
C'est au Parc de la mémoire que François Hollande a débuté sa visite. Accompagné d'Estela de Carlotto, la présidente des Grands-Mères de la place de Mai, le président français a rendu un hommage aux victimes de la dictature argentine (1976-1983). Profitant de la commémoration pour saluer le combat de cette ONG qui se bat pour retrouver les enfants kidnappés par les militaires durant cette période, François Hollande a rappeler le soutien du gouvernement Mitterrand à l'époque.
Nora Cortinas, une des fondatrices des Grands-Mères de la place de Mai avait d'ailleurs confié, quelques jours plus tôt à l’AFP: "Au début, la France n’a pas été à la hauteur de sa réputation de pays des droits de l’Homme, même si nous recevions de nombreux soutiens de la part de citoyens, et beaucoup d’affection, puis ça a changé avec l’arrivée au pouvoir de Mitterrand (1981)".
Trois mois après l’élection du nouveau président libéral Mauricio Macri, François Hollande fait le déplacement afin de rencontrer son homologue argentin et discuter d'accords éventuels entre les deux pays. Si devant les photographes, ces deux passionnés du ballon rond se sont affichés complices sur un terrain de football, c'est évidemment autour d'une table ronde que les deux hommes ont discuté économie.
Le gouvernement Macri qui vient de supprimer le contrôle des changes, permettant aux entreprises étrangères le rapatriement de leurs dividendes, espère relancer les investissements étrangers dans le pays.
En effet, depuis plusieurs années maintenant, un accord entre l'Union européenne et le Mercosur (Union économique qui regroupe plusieurs pays d'Amérique latine) se prépare. Le président Hollande se déclare heureux d'un tel accord mais n'oublie pas de rappeler que "la France protègera son agriculture". Rappelons que depuis la décision du gouvernement Macri de baisser les taxes à l'exportation des produits céréaliers, les producteurs français et européens s’inquiètent de cette dangereuse concurrence.
Par ailleurs, la France soutient déjà l’Argentine sur la question de sa dette comme l’a rappelé François Hollande au quotidien Clarín: "Nous appuyons les efforts de l’Argentine pour trouver une solution à la question central qu’est la dette. Il est normal que l’Argentine en tant que membre du G20 puisse bénéficier de conditions de financement raisonnables".
Lors sa visite au Centre culturel de la science, le président français a rappelé les liens historiques et scientifiques des deux pays et en a profité pour annoncer la création de laboratoires de recherches binationaux. Il espère que cette décision, ajoutée à celle de la reconnaissance des diplômes mise en place l'année dernière, permettra de dynamiser les échanges universitaires entre l'Argentine et la France.
Pour conclure sa visite, c'est au lycée français Jean Mermoz que François Hollande est venu à la rencontre de la communauté française de Buenos Aires. Dans un discours d'une vingtaine de minutes, François Hollande a offert à l'assemblée un compte-rendu teinté d'humour de sa visite à Buenos Aires. Il n'a pas manqué de rappeler les liens culturels forts entre "ces deux pays amis" et de saluer le travail de qualité des établissements français à l'étranger qui contribuent, à l'aide des alliances françaises, au rayonnement "culturel et linguistique de la France".
Après une "Marseillaise" entonnée en chœur, c'est au tour de Omar Hassan, ancien rugbyman argentin ayant évolué en France, d'interpréter avec brio la mythique chanson de Carlos Gardel, "Por una cabeza".
François Hollande est ensuite reparti pour s’envoler vers Montevideo, capitale de l'Uruguay, sa dernière escale sud-américaine.