Jeff Lemire et Andrea Sorrentino – Green Arrow, Brisé (Tome 3)

Par Yvantilleuil

Ce troisième tome conclut l’excellent run de Jeff Lemire et Andrea Sorrentino sur Green Arrow et propose donc la suite de cette saga qu’Urban Comics a eu la bonne idée de débuter à l’épisode #17, faisant ainsi l’impasse sur les très mauvais premiers numéros écrits par J.T. Krul, Keith Giffen, Dan Jurgens et Ann Nocenti.

Après un premier tome qui permettait à Jeff Lemire (Jack Joseph, Soudeur sous-marin, Essex County, Animal Man) de repartir à zéro avec son personnage, en reconstruisant la mythologie de Green Arrow, et un second volet proposant une guerre entre les sept clans représentant les différents totems (lance, flèche, poing, bouclier, hache, etc. ), Green Arrow est maintenant de retour à Seattle afin d’y affronter Richard Dragon et ses sbires, qui ont mis la ville en état de siège pendant son absence.

Ce tome un peu moins épais que les précédents reprend donc les trois derniers épisodes (#32 à #34) de la série US, ainsi que l’épisode Green Arrow : Futures End #1 et un extrait de Secret Origins #4, également écrits par Jeff Lemire.

Le « Secret Origins » revient en une dizaine de pages sur les origines et sur le parcours de super-héros d’Oliver Queen. Cette genèse s’avère malheureusement sans surprises et beaucoup trop condensée pour pouvoir marquer les esprits. À ce titre, je conseille plutôt aux néophytes de lire le « Green Arrow – Année 1 » d’Andy Diggle et Jock.

Après cette mise en bouche en voix-off un peu fade pour ceux qui connaissent déjà les origines du personnage, Jeff Lemire propose la conclusion de son run. Green Arrow doit non seulement y affronter Richard Dragon et ses sbires (dont le comte Vertigo), mais également délivrer son ancien partenaire Diggle des griffes de ce redoutable ennemi. Il faut bien avouer que par rapport à la qualité du reste du run, cette conclusion ne tient pas vraiment toutes ses promesses. La menace représentée par Richard Dragon retombe comme un soufflée et fait finalement plus penser à une confrontation face à un vilain de seconde zone qu’à un grand final. C’est dommage, car après avoir revisité avec brio la mythologie de Green Arrow et inclus des éléments intéressants, tels que le clan de la Flèche, les Outsiders et la petite Emiko, cette conclusion un peu bâclée déçoit tout de même un peu.

Reste ce dernier épisode, qui permet de faire le lien avec « Futures End ». Le lecteur y est plongé cinq ans dans le futur en compagnie d’un Oliver Queen barbu, qui a laissé son rôle de justicier de Seattle à sa demi-sœur, mais qui revient chercher de l’aide afin d’affronter une menace d’envergure. Outre le plaisir de découvrir la vision future de Jeff Lemire et de retrouver Emiko dans le costume de son mentor, le lecteur a également droit à un combat final satisfaisant contre Deathstroke.

Visuellement, le dessin d’Andrea Sorrentino continue de faire des merveilles. Dans un style réaliste, l’artiste italien n’hésite pas rechercher l’originalité au niveau de la mise en page et multiplie les trouvailles ingénieuses, notamment en accentuant certains détails à l’aide de mini-cases particulièrement efficaces. Le travail de Denys Cowan sur les quelques pages de « Secret Origins » est également de très bonne facture.

Bref, un excellent run, ponctué d’une conclusion malheureusement un peu fade. Espérons néanmoins que la suite, imaginée par Andrew Kreisberg et Ben Sokolowski (le créateur et le scénariste de la série télévisée) et dessinée par Daniel Sampere, sera du même acabit.

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