A partir des années 90, la Commission européenne exige des États membres de libéraliser de vastes secteurs de leur économie, notamment celui de l'énergie. L'objectif était de casser les monopoles verticalement intégrés afin de faire jouer la concurrence. EDF est donc contrainte, de l'amont à l'aval, d'opérer une séparation juridique entre ses activités (création d'ERDF et de RTE). L'État « stratège » opérant un pilotage de long terme des différentes entreprises de l'énergie laisse progressivement place à un État « neutre », c'est-à-dire gardant l'actionnariat par sécurité sans imposer sa vision aux entreprises.Autrement dit, la libéralisation du service public, c'est conserver la propriété, sans rien contrôler de ce qui est décidé ? Cela me rappelle l'histoire (vraie) d'un dirigeant à qui son oncle avait dit de ne pas "déléguer la signature". Du coup, il donnait à son comptable des chèques signés, à remplir...
Notre élite intellectuelle serait-elle adepte de la pensée magique ?
(En tout cas, le résultat, en ce qui concerne EDF, est désastreux. A tel point que l'on en appelle à un retour du Colbertisme.)