Fort de son succès aux primaires du Parti Républicain en Caroline du Sud ce week-end, Donald Trump commence à croire en ses chances d’être le 45ième président des Etats-Unis. Cet homme est autant apprécié dans le monde des affaires où il a fait fortune, qu’isolé et détesté dans le paysage politique américain. Est-il vraiment le self-made man qu’il prétend être ? En quoi son image de milliardaire lui donne-t-il de la crédibilité auprès d’une partie des américains ?
M.Trump est avant tout un homme d’affaire
Il n’est pas aussi bête comme certains tentent de le faire croire. Ses études sont pour le moins bluffantes. Sorti de la brillante université de Wharton aux Etats-Unis (une des meilleures après Harvard), l’actuel homme politique a fait fortune dans le domaine de l’immobilier.
Sa fortune actuelle se chiffre à 4 milliards de dollars, son salaire a atteint 60 millions de dollars lors de l’année 2015. La Trump Tower à New York, ou l’immeuble qui a le plus d’habitants dans le monde, a été construit sous les ordres de Monsieur Trump. C’est dans ce type de bâtiments que vous trouverez des t-shirts et même des casquettes « trump ».
Pour arriver à un tel succès, notre ami a travaillé dur. Pour autant, peut-il être considéré comme un réel self made-man ? Celui qui met sans cesse en avant l’aspect méritocratique a tout de même hérité de l’entreprise de son père Elizabeth Trump & Son. Quand Donald Trump reprend les rênes du business familial, il est vrai que ce dernier n’est pas mondialement connu. 40 ans plus tard, l’entreprise connaît un succès planétaire.
Ses opinions politiques découlent directement de ce passage dans le monde du business…
Le programme économique du candidat à la présidentielle américaine se dit en faveur d’une faible fiscalité pour les plus riches. Pas de surprises, on s’en doutait. Monsieur Trump veut abaisser le taux marginal d’imposition sur le revenu à 15%, contre 40 actuellement. Il veut également réduire les taxes sur le capital.
Obamacare est décrit dans son programme comme la pire réforme qu’un gouvernement américain ait pu mettre en place. Le milliardaire souhaite tout simplement s’en débarrasser. C’est une aubaine pour les « assistés », explique-t-il. Et ça ne fera pas prospérer les Etats-Unis. En revanche, laisser Wall Street œuvrer seul, sans la régulation de l’Etat permet, selon lui, d’accroître la puissance économique de son pays.
Il est parfaitement évident que beaucoup de candidats soient pris en tenaille par Wall Street. En effet, les banques d’affaires et autres instituions financières financent de façon massive les campagnes des candidats afin d’obtenir des concessions une fois le candidat élu.
Concernant Donal Trump, nous sommes dans un cas différent. Il faudra excuser l’homme qui peut, à lui seul, financer sa propre campagne, son patrimoine le lui permettant. En clair, il affiche publiquement son soutien au monde de la finance sans que ce dernier ne lui donne un centime.
... Et il s’en sert plutôt bien pour attirer les louanges du peuple conservateur
Si vous parlez aux américains les plus conservateurs, ils vous diront que Trump est un excellent candidat car il « dit ce qu’il pense », il provoque et ce n’est pas un des politiques qu’on a l’habitude de voir. Un meeting de Trump, c’est un spectacle. « Je pense que la différence qui me sépare des autres candidats, c’est que je suis plus honnête et que mes femmes sont plus belles » déclarait-il encore récemment, faisant rire la foule.
Cette image d’un homme, qui comme il le dit si bien « sait faire de l’argent », lui donne une certaine crédibilité politique aux yeux de certains. C’est un businessman, pas un homme politique.
Une partie de la jeunesse américaine apprécie son côté moderne. Trump investit de son temps et de son argent sur les réseaux sociaux, n’hésite pas à s’afficher dans les médias populaires. Outre son côté business, ses qualités d’orateurs en sont une de ses principales forces.