Joe n'aime pas les humains. Mais il aime les chats. Et les poissons rouges. Joe aime un peu Sally. Joe ne pourrait pas vivre sans sa maman. Mais il aimerait aussi l'empoisonner. Joe ne sait plus bien comment son père est mort. Peut-être y est-il pour quelque chose. Joe veut se faire passer pour un attardé. Mais Joe est serial killer. D'une froideur et d'une intelligence telle que après avoir tué six femmes, pas un indice ne remonte à lui. Et pourtant Joe travaille comme homme de ménage au commissariat, il évolue sous les yeux des inspecteurs. Qui sont peut-être eux-mêmes des attardés, qui sait ?
Bref, Joe est vexé parce que un meurtrier a copié son mode opératoire de serial killer super intelligent pour tuer une jeune fille à qui Joe n'avait rien à reprocher. Enfin on se demande si cela existe une jeune fille à qui il n'aurait rien à reprocher... Rapport à sa mère sans doute ultra envahissante.
Joe enquête donc pour trouver l'usurpateur, et bien sûr, il va rapidement y parvenir, lui -rapport aux flics hyper benêts sans doute-
Joe est antipathique disons le clairement, et comme tout le récit -ou presque- est conduit par son point de vue interne, le roman devient antipathique. Sally, la cruche du commissariat aurait pu sauver le roman et lui apporter un côté humain, mais elle reste effacée derrière sa croix et ses remords parce que ô mon Dieu elle ne s'est pas bien occupée de son frère qui est mort par sa faute. Pauvre Sally. De sympathique elle devient pathétique.
Bref un roman antipathique et pathétique à éviter !
Un employé modèle, Paul Cleave, traduit de l'anglais (Nouvelle-Zélande) par Benjamin Legrand, Sonatine, 2010, 423 p., 22 euros
paru également en livre de poche
Lecture commune pour Lire le Monde autour de cet auteur originaire de Nouvelle-Zélande.