Le bois des vierges, T1

Par Belzaran


Titre : Le bois des vierges, T1
Scénariste : Jean Dufaux
Dessinateur : Béatrice Tillier
Parution : Février 2008


Fan d’anthropomorphisme, on m’avait conseillé il y a des années la série « Le bois des vierges ». Avec un bon temps de retard, je me suis procuré la série scénarisée par Jean Dufaux et dessinée par Béatrice Tillier. Au format classique, en trois tomes, elle fait intervenir des animaux intelligents qui s’opposent aux humains. Le tout est publié chez Robert Laffont.

Après des années de guerre, les humains et les animaux de haute classe sont sur le point de s’allier. Les premiers craignent une union des hautes et basses classes qui leur serait fatale. Les autres subissent les avancées technologiques de leurs ennemis, notamment en matière de poudre à canon. Pour sceller cette alliance, comme souvent, on marie les enfants. Ainsi, Aube, belle femme et fille de seigneur, doit s’unir ce soir à un loup. Une union contre nature qui ne la ravit guère… Quant au loup en question, il n’est pas plus emballé…

Équilibres précaires et alliances temporaires

Jean Dufaux construit ici un univers original où les animaux sont civilisés mais vivent séparés des humains. Les oppositions sont nombreuses et l’auteur crée toute une société faite d’équilibres précaires et d’alliances temporaires. En cela, ce premier tome tient toutes ses promesses. L’ensemble est dense, parfois un peu bavard certes, mais l’intrigue avance déjà beaucoup. Après une première scène fondatrice, les différents personnages cherchent à arrêter la guerre.

L’un des points forts de l’ouvrage est de ne proposer aucun manichéisme. Chaque camp défend ses intérêts. Et à l’intérieur de chaque camp, chacun fait selon ses propres opinions. Cette nuance dans le propos est la bienvenue. De même, les camps sont suffisamment bien défini pour apporter une richesse dans les stratégies à apporter à la guerre.

Le scénario de Dufaux, dense, est porté avec maestria par Béatrice Tillier. La dessinatrice propose de très belles planches, où humains et animaux se partagent la vedette. Outre les félins, plus vrais que natures, les costumes et décors ne sont pas en reste. Les arrière-plans sont rarement encrés mais définis par la couleur, ce qui donne une vraie profondeur à l’ensemble. Du très beau travail, incarné par la magnifique couverture.

« Le bois des vierges » est un ouvrage porté par une idée originale bien exploitée. Le scénario est dense, riche et les personnages crédibles dans leurs forces et leurs faiblesses. On croit en cet univers fantastique. Après un premier opus qui pose l’univers, on attend plus que la suite ! Du beau travail !