Dieu est mort, de et avec Régis Vlachos - mise en scène de Franck Gervais

Publié le 28 février 2016 par Onarretetout

Régis Vlachos est seul en scène, seul avec une multitude de personnages comme on peut l’être quand on se raconte des histoires faisant du moindre tissu un décor et de la moindre lumière un instrument de l’ombre. La lumière… C’est dans la Genèse qu’elle survient, peu de temps après le « commencement ». Sauf que ces premiers mots (« Au commencement ») sont aussitôt mis en doute. S’il y a eu un commencement, qu’y avait-il avant ? Le père ? Mais il était absent ! Et il est mort. Alors la mère. Qui y croit, elle, dans un Dieu créateur. Car ce que met en branle cette question de l’existence de Dieu, c’est l’enfance, la famille, les autres. L’acteur sur scène nous entraîne dans ses doutes et nous fait rire après quelques minutes sérieuses où il convoque Baruch, Sigmund et Karl. On pense qu’on va assister à un cours de philosophie, et on y assiste, mais transporté quelques minutes dans une classe de banlieue, où il est très difficile d’évoquer cette question sereinement. C’est aussi parce que les trois religions monothéistes se font la guerre. S’il n’y a qu’un seul Dieu, pourquoi ne sont-elles pas d’accord ? Quand il y avait plusieurs dieux, avant l’invention d’un Dieu unique, présentée ici comme la première blague juive, est-ce que les guerres s’appuyaient sur la religion ? Le petit garçon devenu homme aimerait qu’un Pape ose enfin déclarer que Dieu est une invention, ce Dieu vers qui on se tourne quand ça va mal, que Dieu est une « hypothèse hasardeuse » qui « planait sur les eaux ». Peut-être qu’alors les êtres humains se verraient tels qu’ils sont…

J'ai vu ce spectacle au théâtre « Les feux de la rampe », à Paris, où il se joue les mardis et dimanches jusqu'en juin 2016.