2 défis :
– L’équipe a dû surmonter un premier défi, celui de maintenir les tiques en vie pour la recherche car si la tique vit jusqu’à deux ans dans la nature, il est difficile de dépasser 9 mois en laboratoire. L’espèce Ixodes scapularis prise en compte dans l’étude (voir visuel ci-contre) suit en effet 3 grandes étapes d’alimentation au cours de la vie qui consistent à se nourrir, à chaque étape d’un animal vertébré différent. Au cours de cette étape alimentaire, la tique ingère le sang durant des heures voire des jours. Après l’accouplement, la femelle adulte se gonfle rapidement d’un grand volume de sang. Les gènes quant à eux s’activent et se désactivent en fonction du stade de vie de la tique. Les chercheurs devaient donc pouvoir étudier la tique à chaque stade de sa vie.
– Le second défi est la taille du génome de tique, soit quelque 2,1 milliards de paires de bases d’ADN dont des régions étendues où les séquences sont répétées, représentant près de 70% du génome total. En fin de compte, l’équipe a déterminé l’ordre et la séquence d’environ deux tiers du génome,
Pourquoi les tiques excellent dans la propagation des pathogènes : Les scientifiques sont parvenus à identifier les gènes, et les protéines qui peuvent expliquer pourquoi les tiques excellent dans la propagation des agents pathogènes : les tiques ont par exemple beaucoup plus de protéines impliquées dans la consommation, la concentration, la digestion et la détoxification de leur nourriture. Ainsi, certains gènes codent pour des protéines qui vont faciliter la concentration du sang en excrétant rapidement l’excès d’eau qui accompagne les grands repas de sang. D’autres gènes permettent aux tiques d’élargir rapidement leur carapace externe pour répondre à une augmentation de volume de 100 fois la taille initiale de leur corps. Des gènes optimisent le système sensoriel, décrit comme multiforme que le parasite utilise lors de sa quête d’un hôte et à chacune de ses étapes alimentaires.
Des nouvelles cibles pour » pirater » les tiques : Chacune des protéines identifiées est une cible en puissance pour arrêter les tiques. D’autant que l’analyse génétique identifie aussi des différences génétiques subtiles qui contribuent à expliquer une partie de la variance dans la capacité des différentes populations à transmettre la maladie.
Source: Nature Communications 09 February 2016 DOI: 10.1038/ncomms10507 Genomic insights into the Ixodes scapularis tick vector of Lyme disease