Shades of Blue // Saison 1. Episodes 6 et 7. Fall of Man / Undiscovered Country.
Pour une série comme Shades of Blue, ce n’est pas forcément facile d’apporter de la nouveauté. Après tout, les séries de ce genre là sont légions et leurs twists souvent déjà vu (en mieux) ailleurs. Pourtant, même si l’on a l’impression d’avoir déjà vu quantité de twists que produit Shades of Blue, ils restent efficaces. Il n’y a rien de mieux par moment que de se poser devant une série avec laquelle on ne va pas se poser tout un tas de questions. C’est ce que nous produit cette série pour le moment et elle délivre des choses plus intéressante que l’on aurait probablement pu l’imaginer au départ. A chaque nouvel épisode, Harlee se retrouve dans une situation dont elle va devoir se dépêtrer. Pas toujours facile quand il y a des tas de gens qui zieutent ici et là afin de voir ce que l’on fait. Je pense à Stahl bien évidemment mais pas seulement, aussi à Woz. En parlant de ce dernier, l’évolution du personnage au fil des épisodes est vraiment intéressante. Ray Liotta prouve qu’il n’est pas là pour jouer les ronds de serviette et qu’il sert vraiment à quelque chose. Car les histoires d’animaux ou encore de romance gay cela va bien pour distraire un peu le téléspectateur mais ce n’est clairement pas suffisant pour autant non plus. Dans sa vie personnelle et professionnelle, Harlee est toujours entre deux eaux.
Elle doit gérer tout un tas de choses à la fois et ce n’est pas forcément ce qu’il y a de plus facile non plus. Jennifer Lopez démontre quant à elle qu’elle ne sert pas à rien non plus. Au contraire, Shades of Blue a su la mettre en avant grâce à des intrigues qui fonctionnent et des personnages qui sortent un peu du commun. Cela va sans dire que de toute façon Shades of Blue ne pouvait pas non plus rater tout ça étant donné que la série n’est pas forcément de la grande littérature ou une grande série. Je sais que beaucoup railleront surement le fait que j’apprécie ce que propose Shades of Blue et pourtant, je vous invite vraiment à regarder ne serait-ce que les deux premiers épisodes. Vous serez déjà là avec l’envie de voir le suivant, puis le suivant et ainsi de suite. Ce n’est pas bien difficile de se plonger dedans, les personnages sont parfois un peu caricaturaux mais globalement ils tiennent la barre car Shades of Blue fait juste ce qu’il faut pour nous accrocher. Il n’y a pas besoin de miracles, juste de ce qu’il faut et c’est clairement ce que vient nous délivrer Shades of Blue ici. Même côté personnel, à la fois pour Harlee, mais aussi Woz, c’est tout de suite traité de façon efficace.
Le but de Shades of Blue est clair et bien défini, ce n’est pas une série qui va chercher midi à quatorze heures. Au travers des petites histoires de la semaine, puis des intrigues de la saison, et des intrigues de chacun des personnages pris chacun dans son coin, il y a finalement énormément de strates narratives. C’est une série qui varie les plaisirs et ne reste étrangement pas statique. Comme quoi, c’est bien la preuve que de belles choses peuvent être construites. Pour ce qui est des twists, celui de Saperstein dans l’épisode 1.06 est peut-être bien l’un de ceux que je n’avais pas du tout vu venir et qui, de ce fait, fonctionne particulièrement bien. Harlee va t-elle marcher encore longtemps dans les panneaux de chacun ou bien va t-elle enfin montrer qu’elle est plus qu’une femme que l’on peut trimbaler de scènes en scènes. Elle doit de toute façon savoir au fond que Woz a tenté de tuer Saperstein. Tout cela est confirmé par la suite dans « Undicovered Country ». Cet épisode est plus celui de Woz que le précédent. Sa visite à Saperstein à l’hôpital par exemple était un choix judicieux qui, en plus de bien fonctionner nous permet de voir les choses un peu autrement.
Je m’en demandais pas tant de la part de Shades of Blue. Harlee est surtout dévastée d’apprendre que Saperstein est tombé pour elle, littéralement. Harlee a cependant envie de croire Woz. Peut-être car les liens qu’il y a entre ces deux personnages sont là aussi très intéressants. La série n’a de cesse de créer des scènes qui permettent de voir que le titre de la série n’est pas si anodin que ça. Au contraire, il a une vraie signification et c’est peut-être bien pour cela que Shades of Blue fonctionne aussi bien finalement. Harlee est aussi trop gentille, ne serait-ce car elle a envie de croire qu’il y a encore quelque chose à sauver chez Woz, qu’il y a du bon en lui. Ray Liotta a su délivrer petit à petit les failles de son personnage. Au départ il était un peu moins mystérieux et étrange qu’il ne l’est actuellement. J’apprécie la nuance dans le jeu et ce même si le scénario ne laisse pas forcément la chance aux acteurs de jouer cette nuance là. Mais finalement Shades of Blue démontre avec ces deux épisodes qu’elle tient encore une fois le bon bout et que l’on ne s’ennuie pas. Plus le temps passe, plus les langues se délient et le danger se fait ressentir. Le côté cas de la semaine est plus ou moins abandonné par le téléspectateur qui se concentre sur le gros morceau narratif que la série nous propose en parallèle et qui est, il faut bien l’avouer, plus savoureux.
Note : 6.5/10. En bref, la pression monte.