La réélection samedi de Yoweri Museveni à la tête de l'Ouganda, avec 60,7 % des voix, est tout sauf une surprise, du moins pour ceux qui s'intéressent à la politique de ce pays.
En effet, depuis 1986, ce fils d'éleveurs, âgé de 71 ans, dirige sans partage cette portion de terre, coincée entre la République démocratique du Congo et le Kenya : il en est plus exactement à son cinquième mandat. A sa cinquième présidentielle, laquelle a été entachée par une série d'interpellations du principal opposant, Kizza Besigye. De fraudes, d'irrégularités : des actes dommageables que les principaux observateurs (l'Union européenne et le Commonwealth) présents sur les lieux n'ont pas manqué de reprocher à la Commission électorale.
Tout indique que cette dernière a failli à ses obligations d'impartialité.
Mais ça, le phénomène Museveni ne veut l'entendre. Il estime que ceux qui étrillent, qui maugréent, sont avant tout des trouble-fête. Que s'il voulait tricher, son parti serait arrivé premier à Kampala.
Reste qu'en Afrique l'on n'a pas encore fini avec certains comportements qui hypothèquent le processus démocratique classique : est-il raisonnable pour un seul homme d'avoir
autant de mandats ?
Guillaume Camara