«SABLE MOUVANT», LE TESTAMENt LITTÉRAIRE D'HENNING MANKELL
D'abord, ce fut le chaos. Lorsque, le 8 janvier 2014, Henning Mankell apprend qu'il a une tumeur au poumon, le père de Kurt Wallander se sent comme aspiré par les sables mouvants. Corps et âme. Puis il se reprend et décide d'écrire. Sa vie. "Ce qui a été, et ce qui est." Avec son talent de conteur, Henning Mankell, nous livre avec bonheur certains des épisodes de son aventureuse existence (il fut réparateur de clarinettes à Paris, chasseur de lions en Afrique, membre de la marine marchande, directeur de théâtre au Mozambique) et chez qui l'histoire du radeau de la Méduse, la découverte des effets du radium ou la grande peste de 1348 se lisent comme des polars.Humanisme... jamais évoqué, ce mot imprègne le dernier texte du citoyen de Göteborg, cet homme du théâtre et de l'écrit qui, en dépit des prix et des honneurs, continua de porter son regard, entre Europe et Afrique, sur les gens de peu, les artistes et les gamins des rues. C'est à 16 ans, se souvient-il dans ce livre, qu'il fit sa première expérience décisive: après avoir quitté l'école, le voici à Paris avec 200 francs en poche. Six mois de débrouille, qui débouchent sur cette évidence: la vie - qui n'est que l'art de la survie - nécessite de faire des choix....!
Henning Mankell est mort le 5 octobre 2015 à Göteborg. A lire aussi : L'Homme inquiet, traduit du suédois par Anna Gibson.Ed. Le Seuil, 556 p., 22 €. Intégrale Wallander. Tome 1 : Meurtriers sans visage, Les Chiens de Riga, La Lionne blanche, traduits du suédois par Philippe Bouquet et Anna Gibson. Ed. Le Seuil, coll. Opus, 1 028 p., 25 €.
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