Au détour d’une conversation, et en référence à des déclarations de Donald
Trump, le Pape a affirmé qu’ « (...) Une personne qui veut construire
des murs et non des ponts n’est pas chrétienne ».
Ce à quoi Trump a spontanément répondu « Qu’un responsable
religieux mette en doute la foi d’une personne est honteux »
!
Toute la perversion des religions (et accessoirement la stupidité de Trump)
tient dans cette répartie.
La réponse est bien évidemment à coté de la plaque puisque le Pape n’a pas
remis en cause la « foi » de Trump, il a juste dit que les propos de
Trump ou plus précisément les idées qu’il professe sont à l’opposé du message
du Christ.
Ce à quoi Trump répond en opposant sa foi !
Mais qu’est-ce que la foi au sens ou Trump (et beaucoup d’autres n’en
doutons pas) l’entend ?
Ce n’est qu’un ensemble de croyances, en un dieu plus ou moins bien défini
et surtout, en tout un décorum constitué de rites et surtout de préceptes et
d’écrits incertains qui proviennent du fond des âges, généralement pris au pied
de la lettre alors qu’ils ne peuvent avoir de valeur que symbolique.
Toutes ces croyances par définition sont admises comme des évidences qui ne
sont jamais questionnées voire pire encore, qui ne doivent pas être contestées
sous peine de blasphème.
Rien de tout cela ne justifie que l’on puisse s’en enorgueillir voire même
d’en être fier.
La foi chrétienne sans une compréhension et une adhésion au message du
Christ que l’on pourrait résumer en une phrase « Tu aimeras ton prochain
comme toi-même » (Matthieu 22-39), n’est qu’une triste coquille vide de
sens et pleine de certitudes bien confortables. Ce n’est qu’un cadre de vie,
généralement hérité de ses parents, bien pratique pour ne pas avoir à faire ses
propres choix, et que l’on respecte plus ou moins bien selon ses
envies.
Le comportement de Trump, ses insultes, ses railleries blessantes, son
racisme vis-à-vis des mexicains, son islamophobie violente, sa misogynie
vulgaire, sa vision mercantile sur toute chose, démontrent une mentalité, un
état d’esprit, qui sont à l’antipode de ce que devrait être un chrétien.
Et la politique ne justifie pas tout !
Le pape a donc eu raison de l’affirmer, et il devrait le faire plus souvent,
ce ne sont pas les cibles qui manquent. Il a eu raison, même si ça a été au
détour d’une conversation informelle, d’être enfin autre chose que le gardien
d’un dogme dont le seul respect béat ne fait pas de vous un chrétien.
Plus généralement, au-delà du cas un peu caricatural de Trump, la pratique d’une religion n’a de sens que si elle s’accompagne d’une véritable philosophie de vie en adéquation avec le message originel. Sinon, ce ne sont que pratiques abrutissantes, superstitions voire idolâtrie béate et quelque fois dangereuse.