45 très longues minutes…(rediff)

Par Unefilleenchine

Rediff de l’un de mes billets préférés, en clin d’oeil à la triplette de l’E-Aime retrouvée le temps d’un déj à Lan Kuai Fong (HK) la semaine dernière, et aux copains qui me demandent régulièrement “Comment ça se passe avec vos amis chinois?”
Bah tu vois, super, on rigole. On est toujours copains(et voisins) avec la famille Joyeuse, et je vous prépare la suite du billet.
Resté dans son jus de 2009 (je n’avais que 2 zenfants parfaits à l’époque, et bien sûr mon salon est maintenant toujouuuurs rangé !)
Enjoy !

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On pourrait écrire tout un bouquin sur les différences de conception du temps entre chinois et français : “Le temps qu’il faut”, (ou “La relativité de la deadline”), “Ni tôt ni tard”, “Le temps de la sieste”, “Quelle heure est-il ?”, ou encore “La bonne heure pour aller chez les amis”. Depuis le temps je suis habituée, c’est pourquoi vendredi soir, j’aurais du me méfier. Et me souvenir que le quart d’heure de politesse marche dans l’autre sens, et correspond souvent plutôt à 30-40 minutes… d’avance sur l’horaire prévu !
Vendredi donc, où nous recevions pour la première fois nos voisins chinois super sympas (que nous appellerons Mr et Mme Joyeux), pour leur faire goûter des “Faguo Cai” (plats français). A 19h, puisqu’on dîne tôt en Chine. C’est sûrement déjà bien tard pour nos amis, mais on ne peut gérer plus tôt, rapport au job de St Jack et à la course du vendredi aprem, entre le tennis de Minijack, les copines de Minikate et mon cours de piano. Histoire d’être raccord avec Mme Joyeuse je reconfirme deux fois l’heure vendredi dans la journée, puis gère l’emploi du temps et le dîner comme une grande.

17h45 : le salon est à peu près rangé, sauf les jouets des zenfants parfaits qui se sont lâchés en cette semaine de vacances. A peine un quart des plats est fini. Pas le temps pour la douche, la petite robe noire et le maquillage avant que Top Classe ne passe récupérer son fils et d’aller chercher MiniKate chez Copine-voisine. Je verrai ça en rentrant pendant que Minikate range son merd… le salon et qu’ayi finit l’entrée et une partie du dessert .

18h00 : Top classe me prévient qu’elle est arrivée, pas de bol je viens de partir ; pas grave tu reprends ton Miniclasse et on se voit à l’école dans la semaine.

18h05 : j’arrive chez Copine-voisine, je dis bonjour je tchatche un peu et on commente les nouveaux habits d’hiver des p’tits copains-parfaits (je ne vous ai pas dit ? Il fait le même temps qu’à Paris cette semaine, du jamais vu, du coup c’est la course aux habits d’hiver pour les nouveaux arrivés) ; pas de soucis il me reste 50 minutes avant le dîner on ne va pas non plus se stresser .

18h15 ; je reviens à la maison, et là…. il y a du monde plein le salon !!!
Topclasse, qui ne parle pas chinois, venue ses autres enfants récupérer Miniclasse tente de faire la conversation à Mme Joyeuse, qui ne parle ni le français ni l’anglais, arrivée avec Petite Poulette sur le coup des 18h08. “Je ne savais pas si je devais partir ou essayer de discuter avec Mme Joyeuse, j’ai quand même attendu que tu rentres”. Ouf, merci Top classe, je me voyais mal arriver et trouver Mme Joyeuse toute seule avec sa fille sur le canap plein de b…

18h17 : Topclasse part. Grand moment de solitude, que j’emploie à essayer de perdre mon air héberlué. “Asseyez vous donc” (enfin, attendez deux secondes que je vire la famille Petshop et cette radasse de Barbie du canap).

18h19 : Coup de fil désespéré à St Jack, faut que tu rentres tout de suite chéri, ils sont déjà là, le dîner n’est pas du tout prêt et je ne suis pas changée.

18h22 : M. Joyeux arrive, et s’excuse pour son retard (sans blagues ?)

18h24 : Je fais visiter l’appart pour la deuxième fois. Ha oui, c’est le même que chez vous ? (re-sans blagues ?)

18h25 : j’abandonne toute idée de douche ou de maquillage ; la marinière et le nude c’est top style, et puis c’est pas comme si j’avais couru toute la journée.

18h28 : Je sors mes zapéros.

18h32 : Je vais chercher le puzzle de “La France et ses régions” pour expliquer d’où viennent le Ricard, le Muscat et le Chablis. Et puis aussi où j’habite, d’où vient Saint-Jack, où on s’est rencontrés, chabadabada, la carte de France me fait bien 10 mn.

18h35 : M. et Mme Joyeux sont polis, ils ne veulent rien prendre parce que St-Jack n’est pas là

18h36 : Appel de Saint-Jack qui ne trouve pas de taxi, foutu vendredi soir

18h43 : Je propose à  M. Joyeux, après lui avoir fait sentir la bouteille, de goûter le Ricard, “parce qu’en France les hommes boivent du Ricard”, et à Mme Joyeuse de boire du Muscat “parce qu’en France les femmes boivent du Muscat”.

18h45 : On trinque

18h46 : Je me retiens de faire cul-sec

18h50 : les amis apprécient l’apéro, tout va bien.

19h pétantes : Saint-Jack arrive ! Je me rue dans la cuisine finir le dîner pendant qu’il prend la relève de la conversation et fait péter le deuxième tour d’apéro. La soirée continue, tout en chinois. Les zamis ont aimé les “Faguo Cai”, et on a passé un très bon moment.

21h05 : chacun rentre chez soi, habitude culturelle là encore.

21:10 : je m’aperçois que la lumière la salle de bains est claquée et qu’il y fait nuit noire. “Ben oui maman c’est depuis cet aprem” me dit Mini Jack.

21:11 : je réalise que M. et Mme Joyeux y sont allés tous les deux. Et je me (re)prends la honte…

La prochaine fois les amis nous invitent au resto chinois manger des “Zhongguo Cai” ; vous croyez que je peux y aller ?