Alors oui bien sûr l'on peut s'imaginer qu'il n'y aura jamais de fin, qu'il suffit de continuer comme ça, attendre jusqu'à ce que le bouts de doigts brûlent à s'en détacher du reste de la main. Faire croire au sourire puisque l'on ne fait plus semblant de rien, puisque l'on ne fait plus rien et que rien n'a jamais eu d'importance, jusque dans les méandres du verre à la mixture doucement brune relevée par la saveur du lait.
Le glaçon y fait un bruissement au contact de l'alcool, pareil à la mitrailleuse des coeurs qui n'hésite pas à anéantir toutes les attentes. Alors bien sûr dans le mouvement régulier l'on peut continuer le mouvement de la paume et s'imaginer qu'il n'y aura plus de problèmes, s'enrouler autour des draps en espérant qu'ils soient des serpents électriques prêts à fondre dans l'orage.
Il grille cigarettes sur cigarettes en attendant une explosion dans le ciel, le feu sacré que beaucoup ont déjà perdu. Avec le dos qui s'avance et se recule comme désarticulé de toue espèce de réussite avant la panne sèche et les cris de désarroi. La seringue qui pénètre la veine et le sang-essence qui s'y glisse.
Il n'y a plus que des cendres et des images derrière les paupières à coudre. Les dés du dernier jeu ont été descendus en flèche lors du dernier échec. Je n'étais pourtant pas un roi tout juste le mendiant du coin de la rue trop fier pour demander quoi que ce soit. Alors je place mes espoirs dans la prochaine fois qui n'a pas lieu, dans la boîte-à-lettres du lendemain, à l'entre midi.
Et puis il y a ces verres à boire, ces cigarettes à baiser jusqu'à l'épuisement, et le tête-à-tête avec l'écran moqueur, mauvais reflet de ce qui n'est plus. Ou de ce qui devient.