Gordes est une commune situé de Provence. C'est un des villages les plus visités du parc naturel régional du Luberon. Perché sur un rocher, le village est classé parmi les plus beaux villages de France grâce à son patrimoine riche et varié. Un must quand on visite le Lubéron !
L'origine de Gordes est liée au peuple celte des Vordenses qui érigent un oppidum défensif pour Cavaillon au sommet du roc où se trouve actuellement le village. Le nom de Gordes viendrait de Vordense qui se transforma en Gordenses puis Gordae et enfin Gordes.
Il reste encore plusieurs traces de l'importante occupation romaine comme le passage de la voie romaine de Carpentras à la vallée d'Apt au quartier des « Cousins », les vestiges gallo-romains du quartier des Bouisses (squelettes, amphores, colonnes) ou les substructions gallo-romaines au hameau des Gros.
Au VIIIe siècle, l’abbaye bénédictine de Saint-Chaffret est fondée par des moines de l'abbaye de Saint-Chaffre de Monastier-en-Velay sur les restes d'une ancienne cella détruite lors des invasions arabes.
Depuis le XIe siècle, la masse impressionnante de son château couronne le village de Gordes. Guillaume d'Agoult, l'un des premiers ancêtres de cette puissante famille féodale qui couvrit de fortifications tous les villages environnants, le mentionne dans une charte datée du 30 novembre 1031. Ses successeurs le renforcent jusqu'à en faire en 1123 un nobile castrum, le seul ainsi dénommé parmi les très nombreux châteaux avoisinants.
Au XIIIe siècle, Gordes rallie la maison de Savoie en se mettant sous la protection de Béatrix de Savoie à la suite d'une brouille avec le royaume de France.
Au milieu du XIVe siècle, tout comme dans les villages environnants, les premiers remparts se dressent au pied des maisons. C'est l'une des répercussions de la peur engendrée par la guerre de Cent Ans.
À la suite de la mort du roi René, le comté de Provence est incorporé au royaume de France sous l'appellation de « province royale française » en 1481. Une insurrection éclate dans les anciens états des d'Agoult-Simiane et l'ancien comté de Forcalquier. Gordes se distingue par une forte opposition au centralisme français mais paie lourdement ses prétentions d'indépendance. Un an plus tard, pour le mariage de son fils, Jacques Raybaud de Simiane prend le titre de Baron de Gordes. Par la suite, l'ensemble de sa descendance garde ce titre sans qu'aucun texte connu ne parle d'une transformation de la seigneurie en baronnie.
Gordes est l'un des premiers villages à accepter la Réforme protestante, choix très osé à l'époque vu la proximité d'Avignon. En 1615, Gordes est érigé en marquisat par Louis XIII en faveur de Guillaume de Gordes Simiane. Au XVIIIe siècle le marquisat passe aux Rohan-Soubisse, puis aux Condé.
Dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle, l'entretien des remparts qui entourent le bourg est peu à peu abandonné. À la suite du décret du 25 juin 1793, le département de Vaucluse est créé. Gordes en fait partie. De la fin du XVIIIe siècle à la deuxième moitié du XIXe siècle, l'activité économique autour de Gordes est forte et la commune est bien peuplée. Au début du XIXe siècle, la transformation du grain en farine est réalisé dans 5 moulins, tous à eau. Dans le domaine de la production agricole, on note la culture de la garance, l'oléiculture ou encore la culture des figues et des amandes. Il y a aussi l'élevage de vers à soie servant pour l'artisanat.
Dans le domaine de la production artisanale, il y a le travail du cuir par des tanneurs et de très nombreux cordonniers. On note aussi le tissage de la soie dont Gordes était un centre important avec deux filatures, ainsi que plusieurs carderies de laine et la confection de « cadis » (lainages et draps grossiers).
Concernant la production de matières premières, c'est avant tout pour ses pierres que Gordes est connu. Deux variétés ont fait sa renommée : la « molasse », qui fut utilisée dans la construction, et la « pierre de Gordes », résistant au feu et utilisée pour les fours et les cheminées. Il y eut aussi des mines de fer, une mine de charbon sur la colline de Roques et même une mine de soufre au bas du village.
Le 22 août 1944, les Allemands font rentrer dans les maisons les rares habitants qui n'ont pu se mettre à l'abri, tirant sur ceux qui s'attardent ; puis, ayant installé des canons en face sur le rocher de Bel Air, ils bombardent le village, y détruisant une douzaine de maisons, tandis que plusieurs autres sont dynamitées puis incendiées, principalement aux entrées de la cité pour obstruer les carrefours et ralentir ainsi d'éventuels poursuivants. Au total, vingt immeubles ont été détruits par représailles ou par faits de guerre. La milice avait aussi été active à Gordes et de nombreux immeubles furent, en invoquant cette raison, pillés et incendiés à la Libération, dont la maison du notaire Villevieille qui contenait les archives notariales du village. Au total, treize personnes sont tuées ou exécutées pendant la Seconde Guerre mondiale et c'est l'intervention d'un moine de l'abbaye de Sénanque auprès de la Kommandantur qui permet d'éviter des sévices encore plus graves. La Croix de guerre avec étoile d'argent lui sera attribuée avec la citation suivante : « Ville martyre qui fut sous l'Occupation un des centres les plus actifs de la Résistance ».
Depuis l'après-guerre et la nécessaire période de reconstruction, le village attire de plus en plus d'artistes dont Marc Chagall ou encore Jean Deyrolle qui découvre le village en 1947 et y entraîne nombre de ses amis (Serge Poliakoff, Vasarely, Dewasne, etc.).
Plus récemment, les principales activités sont liées au tourisme (dont l'hôtellerie, les santons, les tissus, l'art, etc.) et à l'immobilier (vente, construction, décoration, etc.).
D'après Wikipédia