Lawrence et sa compagne Sasha sont un couple sans histoire apparente. Ils coulent des jours heureux et simples dans la douce torpeur du quotidien. Au cours d’une journée tout ce qu’il y a de plus normal, Sasha meurt brutalement, de ces morts subites qu’on ne s’explique pas, qui n’ont pas de raison, ne font pas sens. Lawrence se trouve alors plongé dans un deuil auquel il n’était préparé en rien, dans une sorte d’incompréhension de l’absence de la personne aimée et dans le vide qu’elle laisse derrière elle. Interviennent alors la famille de Sasha, sa soeur et ses parents, des quasi inconnus avec qui Lawrence va partager sa peine.
Lawrence va peu à peu s’attacher à la soeur de Sasha, Zoé. Admiratif de son courage, il retrouve en elle une portion de sa compagne, un réconfort et une souffrance à la fois. S’entremêlent alors les souvenirs de la disparue, la soeur et l’amante.
Ce sentiment de l’été est un mélange de tristesse et de mélancolie, un cocktail qui, d’après le réalisateur, s’exprime particulièrement à la belle saison. Comme si l’intimité d’un bain de soleil, la chaleur délicate des rayons du soleil sur la peau appelait la solitude, cette solitude appelant les souvenirs. Ce sont ces moments de solitude, propices à laisser cours à sa pensée, ces instants intimes où l’on se retrouve avec soi-même que nous montre Mikhaël Hers à travers la reconstruction de son protagoniste. L’été devient alors la saison qui conclue l’année et le moment où se rappellent à nous les moments doux et les moments difficiles traversés.
Mikhaël Hers nous présente le deuil de façon très douce. Sans larmoiement et sans violence, en trois ans et trois villes, il filme avec beaucoup de retenue la reconstruction du jeune homme à travers l’absence, la douleur et l’accomplissement qu’il en tire. Malgré quelques longueurs, le film traite cet écueil de nos vies avec beaucoup d’empathie, mais sans jamais d’emphase. La performance est magnifiée par l’acteur Anders Danielsen, qui porte le film dans le rôle de Lawrence tout en finesse et pudeur.
Ce sentiment de l’été est un film agréable qui parle d’un sujet difficile avec délicatesse. Berlin, Paris et New York sont filmées avec bienveillance et loin de leurs clichés, une jolie prouesse dans laquelle on se laisse facilement couler.
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Ce sentiment de l’été de Mikhaël Hers
Avec Anders Danielsen Lie et Judith Chemla
Sortie le 17 février 2016
Pyramide Distribution
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