Un film de : Felix Van Groeningen
Avec : Stef Aerts, Tom Vermeir, Hélène De Vos
Jo et Frank sont frères, et comme souvent dans les familles, ces deux-là sont très différents. Jo, célibataire et passionné de musique, vient d'ouvrir son propre bar à Gand, le Belgica. Frank, père de famille à la vie bien rangée et sans surprise, propose à Jo de le rejoindre pour l'aider à faire tourner son bar. Sous l'impulsion de ce duo de choc, le Belgica devient en quelques semaines the place to be... Frangins by night
Même si l'Oscar du meilleur film lui est passé sous le nez, Alabama Monroe a fait de Felix Van Groeningen l'un des cinéastes les plus en vue de la scène belge, à tel point que son prochain film sera une production hollywoodienne. En attendant, le réalisateur de La Merditude des Choses a choisi de traiter d'un sujet qui lui est personnel puisqu'il l'a vécu de près. En effet, lorsqu'il avait une vingtaine d'années, son père a revendu son bar à deux frères qui en ont font, en quelques années, une des boites les plus prisées du pays. C'est sur cette histoire que revient. Grâce aux témoignages des principaux intéressés dont les noms ont été changés dans le cadre d'une fonctionnalisation de leur parcours, Van Groeningen a réussi à monter un scénario qui développe avec émotion les différentes étapes qui ont permis à cette brasserie de quartier de devenir un club select. Etant attaché aux thématiques des personnages marginaux et des liens familiaux, le réalisateur belge a pris un soin tout particulier dans l'écriture des deux frères et de leur relation houleuse. Peut-être la limite du film est-elle alors de ne pas réussir à nous expliquer comment organiser une vente d'alcool et des concerts. Les tumultes en coulisses de cette salle sont est effet d'avantage focalisés sur la vie privée de Jo et Franck que sur leur business. Incarné par Stef Aerts, Jo est un jeune célibataire, né borgne, qui travaillait dans le bar avant d'en être copropriétaire, ce qui lui assure de garder la tête sur les épaules... jusqu'à ce qu'il entame une relation passionnelle avec une de ses employées. De son coté, Franck, interprété par Tom Vermeir, est un homme marié qui, pris dans le tumulte de son travail, en vient à délaisser sa famille.
Un huis-clos qui donne envie d'aller danser
La maîtrise de Felix Van Groeningen, qui lui valut une récompense à Sundance, est d'avoir réussi à alterner des séquences purement néoréalistes, dans lesquels sont traités les affaires de famille et de cœur, et d'autres dont le montage survoltés et l'ambiance visuelle sont dignes d'un clip. Une juxtaposition qui illustre parfaitement la vie des deux personnages, pris entre la morosité grisonnante de leur quotidien, et la folie des nuits au sein de leur club. L'addiction à la drogue, le rapport à l'argent, le niveau de violence avec laquelle traiter les clients déchaînés, la difficulté de travailler avec ses amis... Tous ses sujets sont condensés dans les deux heures que dure le film. Un scénario riche en thématiques et qui réussit d'exploit de les contenir dans cet unique lieu qu'est ce bar, depuis ses bureaux jusqu'à sa piste de danse. C'est justement lorsque la caméra quitte les locaux du Belgica que le film souffre le plus de longueurs, dont beaucoup nous ont toutefois épargnées, la première version faisant une heure de plus!
Nos attentes pour une édition collector
Une interview des deux tenanciers du bar qui ont inspiré le film et un making-of qui donne une place importante à la confection de la Bande Originale.
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