J'ai regardé avec beaucoup d'attention, lundi 22 février, l'émission Droit de suite sur Public Sénat consacré au Gaz de schiste et intitulée: Gaz de schiste - faut-il faire l'impasse. J'ai été très intéressé par le film documentaire mettant bien à jour les innombrables attaques, agression à l'environnement avec des altérations irréversibles que le lobbying des pétroliers minimise pour mettre en avant les fruits ( emploi assuré, enrichissement ) dont peuvent bénéficier les habitants, les collectivités par la manne apportée par leur essor industriel. Oubliés les risques environnementaux, les remontées d'eau salée et traitée, les multiplications de mini séismes, les nappes phréatiques polluées et la folie de l'expansion des forages. Cette extraction nécessitant la prolifération des puits de forage. Depuis 2010, la production de pétrole du Bakken ( Nord Dakota ) a triplé, à 1,2 million de barils par jour (Mb/j). Soit, 12,5 % de la production totale des Etats-Unis. Près de 10.000 puits ont été forés. Les paysages se sont transformés : à perte de vue, les vastes plaines désertes sont désormais couvertes de ces " têtes de cheval " qui se balancent lentement afin d'extraire l'or noir des profondeurs du sous-sol. Dans ce débat la position de l'ingénieur ex employé et au service trente années durant de Total était une caricature qui s'évertuait à minimiser les risques jusqu'au déni en assurant que toutes les sécurités sont prises. Proche de lui Frederic Lefebvre, député des français de l'étranger et ancien ministre de Sarko et bien entendu favorable à cette extraction et notamment en France. Leur était opposés Denis Baupin, député EELV et l'économiste Thomas Porcher qui a éclaté l'écran par la pertinence de ses propos et la connaissance du dossier. Thomas Porcher est l'auteur du fameux opuscule "Le mirage du gaz de schiste" qui contrebalance point par point tous les arguments des lobbies. Une lecture à conseiller.
Je place cette émission en regard de la déclaration toute récente de Luc Chatel ( Les Républicains ) déclarant que son parti devait "être le parti du gaz de schiste et des OGM". Le président du Conseil national des Républicains est dans la lignée des positions défendues dans son parti, à l'exception de NKM. Conseil National auquel appartient, c'est une info spéciale pour Fontenay-sous-Bois ( la ville dont je suis élu ) la conseillère municipale Brigitte Chambre-Martin. " Notre parti doit être le parti du risque, de l'innovation ". C'est la plaidoirie d'un ancien DRH d'une branche de l'industriel des cosmétiques L'Oréal. " Les Républicains doivent être le parti du principe d'innovation plus que du principe de précaution, le parti du gaz de schiste, le parti des OGM, le parti des biotechs ". Toute la droite s'affichant républicaine est unanime pour soutenir la position de Chatel à l'exception notoire de Nathalie Kosciusko-Morizet. Cette droite a foi dans la science et les chercheurs avec cette formule choc où le principe de responsabilité doit remplacer le principe de précaution " .
NKM est donc la plus prudente face aux OGM et aux gaz de schiste. " Je suis opposée à l'exploitation du gaz de schiste dans les conditions et avec les technologies qui ont été employées aux États-Unis " avait-elle rappelé en septembre 2014. Elle défendait aussi " le principe de précaution (qui) ne bloque pas le progrès ". Quant aux OGM elle avait mis en place un moratoire et aujourd'hui dans elle avait adopté en avril 2014 une proposition de loi PS interdisant formellement le MON810 en France.
Le revirement de Chatel fait froid dans le dos sachant qu'à l'échelle de la France et particulièrement le zonage de La Seine et Marne et de la Marne par rapport au Dakota où la démographie est de 4,6 hab./km2 est considérable. La densité démographique de la Seine et Marne est, je le rappelle, de 231 hab./km2. Le risque encouru par ces Républicains est la dévastation écologique de ce territoire qui comprend 335 000 ha soit 56 % de son territoire affecté à l'agriculture. Ce secteur emploie environ 4 800 personnes au sein de près de 2 800 exploitations (à 63 % familiales) ayant une surface moyenne de 120 ha. ( chiffres Wikipedia ). La proximité de Paris et de la proche banlieue de ce département agricole est atout pour l'approvisionnement de notre région et le risque que ces "républicains" nous feraient prendre est inacceptable.