Zootopie // De Byron Howard, Rich Moore et Jared Bush. Avec la voix VF de Marie-Eugénie Maréchal et Alexis Victor.
Présenté comme un Disney, Zootopie est au fond un Pixar. Même s’il a beau faire des références meta à La Reine des Neiges, Les Mondes de Ralph, Raiponce et j’en passe, Zootopie est pour moi un Pixar. Dans un sens, Le Voyage d’Arlo était presque plus un Disney que Zootopie alors que c’est un Pixar et qu’il a l’adage d’un Pixar. Mais ce n’est pas grave dans le sens où de toute façon, cela ne change pas l’appréciation d’un film. Disney prouve donc qu’ils sont capable de produire des films d’animation à tire-larigot (2 Pixar l’an dernier par exemple), mais Zootopie est une petite réussite. A mi chemin entre un dessin animé et une sorte de comédie policière très américaine. Le mélange des deux laisse alors au spectateur l’impression d’un film mature à l’humour travaillé, à la seconde lecture touchante avec un très joli message de tolérance et un peu plus encore puisque l’affaire, digne d’une Panthère Rose et cie, s’avère être efficace et profiter pleinement de l’univers de Zootopia. Le film nous propose donc de vrais messages importants en sous-texte : la tolérance de la différence de l’autre, l’état primitif qui pourrait être apparenté aux guerres que l’on se fait, etc. Il y a plein de lectures différentes et possibles à faire.
Zootopia est une ville qui ne ressemble à aucune autre : seuls les animaux y habitent ! On y trouve des quartiers résidentiels élégants comme le très chic Sahara Square, et d’autres moins hospitaliers comme le glacial Tundratown. Dans cette incroyable métropole, chaque espèce animale cohabite avec les autres. Qu’on soit un immense éléphant ou une minuscule souris, tout le monde a sa place à Zootopia !Lorsque Judy Hopps fait son entrée dans la police, elle découvre qu’il est bien difficile de s’imposer chez les gros durs en uniforme, surtout quand on est une adorable lapine. Bien décidée à faire ses preuves, Judy s’attaque à une épineuse affaire, même si cela l’oblige à faire équipe avec Nick Wilde, un renard à la langue bien pendue et véritable virtuose de l’arnaque …
Zootopie est clairement un changement pour Disney, eux qui étaient plus habitué à produire des dessins animés comme La Reines de Neige et qui, depuis qu’ils ont racheté Pixar, parviennent à raconter d’autres histoires totalement différentes (on a eu Les Mondes de Ralph ou encore Les Nouveaux Héros qui a utilisé des personnages de l’univers Marvel). Je pense que Disney utilise à son avantage tout ce qu’elle a acquis comme sociétés ces dernières années et elle le démontre de façon intelligente. En créant ce polar tordant autour d’animaux qui se comportement comme des être-humains, Zootopie raconte notre propre existence : les pop-stars (Gazelle, dont la voix est incarnée par Shakira), les médias, la politique (et ses personnages les plus véreux), la société dans laquelle nous vivons et ses disparités entre les gros poissons et les plus petits qui tentent de se faire un chemin dans la société, etc. Zootopie c’est aussi une histoire d’amitié entre Judy et Nick. La relation entre ces deux personnages s’avère être beaucoup plus intéressante qu’une histoire d’amour à laquelle on aurait pu avoir droit. Du coup, le buddy-movie joue la fine ligne afin de nous proposer quelque chose de véritablement original et cela fonctionne très bien.
Visuellement, Disney a encore fait du bon boulot. Le graphisme est travaillé, la créativité l’est tout autant dans la façon de reproduire l’univers de Zootopia. Ce n’était pas simple de créer tout un univers (qui a loin m’a donné l’impression de revoir Tomorrowland) mais étrangement, c’est parfait. Je ne m’attendais pas du tout à être aussi touché par cette petite histoire, à rire autant des conneries d’un lapin et surtout d’un renard. Sans compter que cette aventure policière (et j’adore les polars) est bien plus accrocheuse que beaucoup d’autres films du genre qui sont sortis récemment. Zootopie est donc un film inventif avec plein de trouvailles pour nous proposer un délire d’une nouvelle dimension. Même les références sont soignées (on pourrait même aller jusqu’à celle à Jesse et Walt de Breaking Bad mais ce serait pousser un peu loin). La pop-culture influence depuis un bout de temps maintenant certains dessins animés et Disney qui avait déjà proposé quelque chose du genre avec Les Mondes de Ralph, poursuit dans cette direction, de façon plus filou, avec Zootopie.
Note : 9/10. En bref, un film d’animation maîtrisé visuellement, au scénario travaillé, drôle et même parfois émouvant avec un joli message de tolérance qui fait du bien.