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Yem était étudiante en tourisme à Addis-Abeba, avant la Terreur rouge de la fin des années 70. Son père, intellectuel menacé, a fui la capitale et ils vivent maintenant dans un petit village, à cultiver la terre. Yem a eu la chance d’être élevée par un homme moderne, refusant l’excision traditionnelle pour ses deux filles.
Menacée de « rentrer dans le rang » après le mariage (excision et un enfant par an pour lui ôter toute autre pensée de la tête),Yem ne voit aucune issue dans sa situation actuelle, d’autant que son rêve est de pouvoir utiliser ses connaissances en langues et ses études, en dirigeant, par exemple, un hôtel.
Devant ces difficultés, Yem est obligée de quitter les siens et décide de partir vers Djibouti, seule, à pied, au péril de sa vie, mais avec la bénédiction de sa famille, même si personne ne se fait d’illusion quant à la manière pour une femme d’y gagner sa vie.
Mais le rêve de Yem va la porter. Et malgré les dangers et périls qui la suivront tout au long du chemin, elle fera aussi de belles rencontres.
J’ai lu Yem il y a quelque temps, sous sa première mouture. L’auteur m’a demandé si j’accepterais de refaire ma chronique, en tenant compte de son travail de réécriture, destiné, si j’ai bien compris, à une publication papier.
Je n’ai pas hésité une seconde. Cette histoire visiblement vraie (puisqu’il s’agit d’une rencontre de l’auteur lui-même), d’une vraie héroïne de notre temps (ou presque), se lit d’une traite.
On souffre avec Yem, on espère avec elle, on la suit tout au long de son périlleux chemin, qui la mènera, on ne peut que l’espérer à la fin de ce premier tome, vers la liberté que connaissent peu de femmes éthiopiennes en ces temps troublés.