Parquet Courts – Le rock sera américain en 2016

Publié le 24 février 2016 par Le Limonadier @LeLimonadier
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Parquet Courts

Cette année, les Etats-Unis d’Amérique ont décidé de nous gâter en nous livrant les Parquet Courts sur un plateau. Si 2014 et 2015 avaient vu débarquer une palanquée de groupes psychés, 2016 sera l’année de la baise : furieuse et punk. Et si le rock était un bateau, Parquet Courts en serait le capitaine, avec comme moussaillons les Smocking Trees, les Night Beats, les Sweet Spirit et autres Holy Wave.

Parquet Courts, c’est ce groupe américain créé à Brooklyn par deux texans en 2010 et qui, après des débuts peu remarqués, a su s’imposer sur la scène indé comme un des groupes les plus productifs de ces dernières années. Andrew Savage et son frère Max, avec Austin Brown et Sean Yeaton, sortent un premier album en 2012, Light Up Gold, qui sera réédité en 2013 par le label What’s Your Rupture?, leur assurant ainsi un premier succès auprès de la presse et du public. Après un passage chez Jimmy Fallon en 2014, ils publient deux albums, Sunbathing Animals et Content Nausea, et partent en tournée mondiale. C’est le 5 février dernier que l’on entend de nouveau parler de Parquet Courts puisqu’ils viennent de sortir un clip, prémisse à un album annoncé pour le 8 avril prochain, Human Performance. Alors en attendant le prochain opus, revenons ensemble en musique sur l’histoire du groupe.

Lorsque sort Light Up Gold, on se prend tout de suite une claque de guitares sauvages, de chant punk et de mélodies brouillonnes. 15 morceaux, 33 minutes, les américains ont volontairement joué la carte du je m’en foutisme caractéristique des années 80 et 90 tout en réinventant le genre.

La chanson « Stoned and Starving » reflète bien le style du groupe, tant par le riff ravageur et envoûtant qu’on retrouve du début à la fin que par les paroles décalées que semble crier Andrew. Le phrasé est volontairement désinvolte, la mélodie simplifiée à l’extrême, pour un résultat qui balance entre les BRMC et les Strokes (si on peut se permettre de faire faire un enfant à ces deux formations).

Si vous avez été séduits, vous devriez encore plus aimer la suite. Cette chanson résume à elle seule le style du groupe, et si les détracteurs peuvent dire que cela s’essouffle au bout d’un moment, force est de constater qu’on ne peut s’empêcher d’être pris aux tripes.

Si l’on a été un ado rebelle, élevé entre le punk-rock californien et les Clash de Papa, impossible de ne pas être sensible à l’énergie brute et à l’esprit de rébellion qui se dégagent des chansons de Parquet Courts. Le titre « Borrowed Time », joué ici en live au Johnny’s Bike shop d’Austin (AKA le magasin de vélo où tout les groupes se produisent aux US), donne envie d’avoir 15 ans et de surfer sur la vie en criant « No Future! ». Et même si on l’écoute avec une certaine nostalgie d’un temps révolu où respirer pour rester en vie était plus ou moins notre seule responsabilité, les Parquet Courts arrivent à nous faire replonger la tête la première dans l’innocence et la furieuse envie de vivre.

Les deux albums sortis en 2014 sont dans la lignée du premier. Au moins là, pas de débat sur la théorie du deuxième album, si on a aimé le premier, on aimera les deux autres. Sur des formats plus classiques, Sunbathing Animals et Content Nausea proposent toujours autant de gros sons rock’n’roll, entrecoupés de chansons plus calmes (mais bien grasses) et de reprises. Voici les trois morceaux qu’on vous a sélectionnés :

Pour terminer, après tout ce rock, on vous propose de découvrir le clip sorti en février, « Dust », qui annonce la sortie du prochain album du groupe. Si le registre reste globalement le même, on notera l’arrivée d’influences plus psychédéliques, un chant mieux maitrisé  et une mélodie plus travaillée. Cette touche de sophistication n’est pas pour nous déplaire : l’album qui arrive devrait nous assurer de longues heures d’écoutes jouissives, avec un groupe qui grandit en même temps que nous !

Depuis quelques années, les Etats-Unis nous gavent d’un son qu’on avait pas l’habitude d’entendre de l’autre côté de l’Atlantique. Fini le rock de stade et bienvenue aux Allah-Las, aux Growlers, et aux désormais (presque) célèbre Parquet Courts. Et c’est tant mieux ! Comme dit le vieil adage : « Un riff de Parquet Courts vaut mieux qu’un concert de Bon Jovi ».

Si tout cela vous a plu, n’hésitez pas à aller écouter les albums sur Deezer et à vous tenir informé des prochaines sorties sur la page du label Rough Trade Records.

Peace !

La team Limo

Clémence DL

Chroniqueuse rock du Limo mais ouverte d'esprit.
Sur une île déserte, j'emporterais "Meddle" de Pink Floyd et "Ziggy Stardust" de David Bowie.
Et je deteste le Nutella.
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Le Picon-Bière

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