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SOS Disparus dénonce les entraves des autorités algériennes

Publié le 24 février 2016 par Amroune Layachi
SOS Disparus dénonce les entraves des autorités algériennes

SOS Disparus, une organisation de défense des droits des familles des personnes portées disparues durant la décennie noire, monte à nouveau au créneau pour dénoncer les «entraves» à la recherche de vérité et de justice. Cette organisation réagit ainsi vivement aux décisions de justice qualifiant les affaires des disparitions forcées de dossiers classés.

recherche de vérité et de justice. Cette organisation réagit ainsi vivement aux décisions de justice qualifiant les affaires des disparitions forcées de dossiers classés.

Dans une déclaration rendue publique aujourd’hui, SOS Disparus regrette qu’une fois de plus «l’Algérie se soustrait à ses obligations en vertu du droit algérien mais également du droit international, en faisant obstacle à la quête de justice des familles de disparus en Algérie». Cette organisation souligne que «le procureur général auprès de la Cour d’appel d’Alger a classé la demande d’exhumation du corps de Mourad Bendjael arrêté le 04 mai 1994 par les agents de l’Etat et disparu depuis. 17 ans plus tard, sa famille retrouve son nom sur les registres du cimetière d’El Alia, enterré dans le carré n°212». SOS Disparus affirme que «la famille n’a jamais cessé de le chercher et n’a connu que des entraves à ses recherches». «Pire encore, poursuit-on, suite aux enquêtes qu’elle a menées, la famille a obtenu 4 dates de décès différentes. Mourad Bendjael serait mort quatre fois».

Cette organisation évoque également l’affaire Boucherf qui a connu le même traitement. «Alors qu’un témoin auditionné par le procureur déclare devant la justice algérienne que Ryad Boucherf est mort dans sa cellule au commissariat central d’Alger, le procureur classe l’affaire sans suite», précise-t-on, assurant que «la mère de Ryad demandait juste à connaître le lieu où a été enterré son fils. Elle veut avoir une tombe où se recueillir mais la justice en a décidé autrement».

SOS Disparus qualifie ainsi les décisions de la Cour d’appel de «scandaleuses». Des décisions qui «contredisent les nouveaux amendements de la Constitution» qui, dans son préambule, stipule que «la Constitution permet d’assurer la séparation des pouvoirs, l’indépendance de la justice, ainsi que la protection juridique et le contrôle de l’action des pouvoirs publics (…)». Cette organisation ne comprend pas qu’après avoir accepté d’instruire les deux affaires, voilà qu’après huit mois «d’enquête», les procureurs des tribunaux de Sidi M’Hamed et de Hussein Dey renvoient les deux affaires -Boucherf et Bendjael- au procureur général de la Cour d’Alger qui les classe sans suite. «Cela est d’autant plus grave que depuis l’adoption de la Charte pour la réconciliation en Algérie, en 2005, toute tentative d’obtenir justice en Algérie est vaine. Les victimes n’ont plus le droit de s’adresser à la justice algérienne », dénonce SOS Disparus en rappelant que «le droit à la vérité et à la justice n’est pas une revanche, mais un mécanisme permettant de savoir, et de connaître le sort qui a été réservé à la personne disparue». Il s’agit, précise SOS Disparus, «d’un droit protégé par le droit international des droits de l’Homme».

SOS Disparus s’élève ainsi contre le refus des autorités algériennes de faire la lumière sur le sort des deux disparus et de donner suite aux plaintes des familles.

Par Malik Moffok

http://www.impact24.info/sos-disparus-denonce-entraves-autorites-algeriennes/

 

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