Le bois et la source de Sylvie Anne

Par Karine Simon @karine59630

Le 22 février 2016

Synopsis :

En 1920, Lucien Crozant, veuf de cinquante ans, parti de rien, a réussi à monter un fructueux commerce de bois au cœur du pays des feuillardiers dans le Limousin. Il forme Jacques, son fils aîné, à sa succession. Mais le mariage de ce dernier avec Elena bouleverse tout. A vingt-neuf ans, celle que l’on surnomme  » l’Indienne  » tient un stand de fleurs séchées sur le marché. Sa beauté exotique, ses origines obscures et son don de guérisseuse ne laissent personne indifférent, en particulier Lucien qui lui voue une haine farouche. Ce n’est que le début d’une lente désillusion pour Elena : son mari sombre dans la boisson, elle seule doit assurer les revenus du ménage… jusqu’à la mort accidentelle de Jacques. Elena n’a d’autre ressource que son incroyable détermination, l’amour de sa petite fille, sa science des plantes pour concrétiser un ambitieux projet.

Mon avis :

Je tiens tout d’abord à remercier les Editions Presses de la Cité et la Collection Terres de France pour leur confiance. J’ai été ravie de découvrir l’enveloppe surprise dans mon courrier, recevoir des livres, c’est toujours un plaisir.

Depuis janvier 2016, j’ai pris la résolution d’alterner une lecture jeunesse et lecture adulte, c’est une façon de faire qui me réussi plutôt bien. Comme vous pouvez le voir, il était donc temps de sortir un livre « adulte » de ma PAL, et hier, sous le coup d’une impulsion, j’ai eu envie de lire Le bois et la source de Sylvie Anne. Il n’était pas très long, et la couverture me plaisait vraiment. J’ai donc relu la 4ème de couverture et je me suis dit, allez ! C’est parti.

Ce roman se lit tout seul, très très vite. J’ai été prise dans l’histoire dès les premières lignes. C’est tout d’abord la fierté d’un père qui est mis en avant. Nous sommes en 1920, dans le Limousin. Lucien a réussi en partant de rien. Il a une belle entreprise de gestion du Bois, une matière première essentielle en ce début de siècle. Il lui a donné une excellente réputation, et il s’apprête à la céder à son fils aîné, Jacques qui est aujourd’hui en âge de la reprendre.

Puis nous passons à la colère de ce même père. A la colère… mais aussi à la haine, la rancune. Son fils ne veut pas de l’entreprise, il lui réclame sa part d’héritage pour vivre avec Eléna qu’il souhaite épouser. Il a d’autres projets. Lucien devient aigri face à la perte de son fils Jacques. Mais il ne cédera pas. Jacques quitte la société et part s’installer avec Elena. Mais ce dernier sombrera dans l’alcool. Ça tournera mal, il décédera suite à un accident et il laissera Elena seule et enceinte.

Vu comme ça, on pourrait penser qu’Elena est la cause de tout ça. Mais ça n’est pas le cas. Elena est une belle femme, étrangère. Elle attise la jalousie des autres femmes. Les ragots vont bon train. On l’a dit sorcière, manipulatrice. On lui prête des relations qu’elle n’a pas. Pour elle, la vie n’est pas facile en tant qu’exilée dans un un pays étranger. Mais elle n’a pas l’argent pour rentrer au pays.

Ce roman c’est aussi le courage d’une femme, pour sa dignité, et pour l’avenir de son enfant. C’est le choc des cultures, la peur de la différence et de l’étranger.

Pendant des mois, Lucien haïra cette femme, jusqu’à ce que des personnes de son entourage, celles qui lui reste et qui n’ont pas pris peur face à son caractère irascible lui ouvrent les yeux.

La nature, les plantes, les arbres, l’eau… Tout cela prend une place importante dans ce roman, et dans le cœur de son héroïne. C’est un roman qui laisse la part belle également aux sentiments, la peur du lendemain, le courage, la colère, la haine. Mais c’est aussi un roman sur l’entraide, car Elena trouvera tout de même du soutien, et des mains tendues face à la lâcheté de certains hommes.

J’ai lu ce livre en quelques heures ! Je vous le conseille.

A découvrir aux éditions Presses de la Cité (Terres de France) depuis le 11 février 2016.