Par Cyrille Ahilgo - 22/02/2016 | 6:30
L'émissaire de l'ONU Martin Kobler, s'est rendu dimanche à Tobrouk (est de la Libye) pour tenter de convaincre des parlementaires libyens divisés. Son message est clair : le retard pris pour reconnaître le gouvernement d'union désigné au terme de l'accord de Skhirat, ne fait qu'aggraver le chaos politique et sécuritaire dans le pays. " Les yeux des Libyens sont braqués sur Tobrouk et le peuple libyen attend un gouvernement d'union nationale ".
Un vote de confiance est prévu mardi par le parlement de Tobrouk, à moins d'un retournement de dernière minute qui pourrait être provoqué par l'une ou l'autre des factions rivales.
Entre-temps, les pays occidentaux n'arrivent pas à se décider sur une intervention armée contre l'EI. Leurs hésitations sont justifiées par le précédent irakien, où l'intervention des Etats Unis a poussé à l'implosion du pays au lieu d'y ramener la sécurité et la démocratie.
Malgré le dernier raid mené par des appareils américains contre un centre d'entraînement de Daech à Sabratha, faisant une cinquante de morts, les observateurs estiment peu probable une intervention imminente.
Même si certains pays européens montrent une certaine impatience, à l'exemple de l'Italie, l'Union européenne est favorable à l'installation préalable d'un gouvernement d'union qui légitimerait une intervention devant être validée par l'ONU.
Une position qui a été réaffirmée dimanche par la chef de la diplomatie de l'Union européenne Federica Mogherini. " Défaire Daech efficacement ne peut se faire qu'en passant par un gouvernement libyen légitime et en charge de sa propre sécurité ", estime Federica Mogherini. " Si on veut les aider, c'est en leur faisant confiance, car ils connaissent leur pays mieux que nous. Le choix de demander un éventuel soutien pour combattre Daech leur reviendra ".