Le premier ministre britannique David Cameron I photo ©theguardian.com
David Cameron avait demandé un mécanisme de "frein d’urgence" de 13 ans, afin de limiter les prestations sociales perçues par les travailleurs européens et leurs enfants en Grande-Bretagne. Le premier ministre britannique a finalement accepté de limiter le mécanisme à sept ans, après deux jours de négociations difficiles, notamment avec les pays du groupe de Visegrád, qui souhaitaient le limiter à cinq ans. L’homme voulait aussi supprimer entièrement les allocations familiales pour des enfants ne vivant pas au Royaume-Uni. Il a été décidé que ces allocations seraient maintenues, mais adaptées au coût de la vie dans le pays où ils se trouvent. Cette mesure pourra être adoptée par tous les États membres et prendra effet en 2020.
Satisfait de l’accordDavid Cameron a assuré qu’il mènerait campagne "de tout son cœur et de toute son âme" pour que le Royaume-Uni reste dans l’Union Européenne. Lors d’une conférence de presse, il a également souligné que l’accord incluait des garanties pour la City, la place financière de Londres, et pour la souveraineté britannique. Ces mesures seront intégrées aux traités européens lors de leur prochaine modification. En plus d’une exemption à la clause d’union toujours plus intégrée, le premier ministre britannique a obtenu que les pays ne faisant pas partie de la zone euro puissent influencer les mesures prises par l’Eurogroupe et se soustraire aux sauvetages des économies de la monnaie unique.Référendum sur l’Europe"Nous n’adopterons jamais l’euro, nous ne participerons jamais au renflouement de la zone euro, ne ferons jamais partie de la zone sans frontières [Schengen], d’une armée européenne ou d’un super-État européen". Le Premier ministre espère que ces victoires à Bruxelles convaincront les Britanniques. L’an dernier, David Cameron a en effet été réélu sur sa promesse d’organiser un référendum sur l’appartenance du pays à l’UE. Le 20 février, il rencontre les membres de son Cabinet à Londres et devrait annoncer la date du référendum. C’est la première fois que le Cabinet se réunit un samedi depuis la guerre des Malouines. "Le Royaume-Uni a toujours eu un statut spécial et spécifique au sein de l’UE", a déclaré Jean-Claude Juncker, le président de la Commission. "L’accord de ce soir [19 février] souligne cette spécificité".
Principaux piègesDonald Tusk a confié aux journalistes que les négociations avaient été rudes, mais se dit satisfait désormais. "L’important, c’est que les dirigeants n’ont pas baissé les bras". La proposition d’accord sur laquelle les négociations ont débuté le 18 février n’était pas du goût de David Cameron, qui a assuré que l’accepter serait pour lui un "suicide". Il est donc parvenu à renforcer certaines mesures. Les représentants danois sont également contents de l’issue des négociations. En arrivant au sommet, le Premier ministre, Lars Løkke Rasmussen, avait annoncé que sa priorité serait d’assurer que tous les États membres puissent appliquer l’indexation des allocations familiales pour les enfants vivant à l’étranger, ce qu’il a obtenu. Il a toutefois fallu repousser à 2020 la mise en œuvre de cette mesure pour convaincre les pays du groupe de Visegrád, la Pologne, la Hongrie, la République tchèque et la Slovaquie. "Nous avons enfin un accord sur le Brexit. Un accord positif pour le Royaume-Uni et pour l’UE. Le Danemark s’est battu pour l’indexation des allocations familiales dans tous les États membres. Une victoire après des années de lutte", a tweeté, Lars Løkke Rasmussen à la fin du sommet. JB-M