Souvent, dans des moments de profond ennui, ou peut-être de grande lucidité (mais j'ai des doutes là-dessus...), je réalise qu'on utilise, ou que j'utilise un paquet d'expressions toutes faites et que, en y réfléchissant bien, je vois pas bien où ça nous mène. Enfin, en tout cas, d'où ça vient. Bref, aujourd'hui j'entends à la télé qu'un chanteur très polémique (bah, pour vous faire une idée, ça serait Serge Gainsbourg, mais mâtiné de brutasse) a été interné après avoir mis sans dessus-dessous tout ce qui se trouvait à sa portée dans l'hôtel où il logeait. Et il a fait ça "dans le plus simple appareil".. alors là, je me suis dit "quoi, finalement c'est un appareil ça ? j'aurais pas dit ça comme ça.. un outil, éventuellement. Quoiqu'il en soit, vu que j'ai pas réussi à comprendre qui, bon sang de bon soir, avait bien pu inventer une expression aussi éloignée de la vérité, ça m'a paru une bonne source de diversion que de voir dù et comment sont nées quelques expressions. (Pas archéologue pour rien moi, toujours à chercher des origines à tout !!).
Alors voilà si vous avez un "nom à coucher dehors" :
dans son acception, c'est " avoir un nom difficile à prononcer ou à retenir". Et voilà pourquoi :
Cette expression a une origine assez surprenante. Elle provient en effet d'une époque où lorsqu'une personne était perdue et devait demander le gîte à des inconnus, il valait mieux pour elle qu'elle ait un nom à résonance "chrétienne" pour que quelqu'un accepte de lui offrir un endroit où passer la nuit. Il en était de même dans les auberges où les personnes dont le nom était le plus bourgeois avaient le plus de chances d'obtenir une chambre. Ainsi, les autres allaient devoir dormir dehors. C'est pour ces raisons que l'on dit " avoir un nom à coucher dehors", dont le sens est heureusement aujourd'hui différent puisqu'il s'agit simplement d'avoir un nom compliqué à prononcer ou à retenir, même si l'expression a toujours une valeur relativement négative.
L'armée napoléonienne serait une autre origine possible. Elle était composée de nombreux soldats recrutés lors des campagnes à l'étranger. Lors des stationnements dans des villes, les habitants étaient tenus d'héberger les officiers titulaires d'un billet de logement. Certains de ces officiers, avaient des noms à consonance étrangère, ils pouvaient passer pour des ennemis, on disait qu'ils avaient des "noms à coucher dehors avec un billet de logement". L'expression aurait depuis été raccourcie à " avoir un nom à coucher dehors".