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Après près de douze heures dans le joli bureau des juges du pôle financier (et non pas folle pine en sied) de Paris, le petit Nicolas a été mis en examen, mardi, dans le cadre de l’affaire Bygmalion liée, comme chacun sait, au financement de sa campagne présidentielle de 2012. L’ancien chef de l’Etat fut l'miné et donc fulminait car, évidemment, il allait rater le match PSG-Chelsea, programmé justement ce mardi soir, pour peu que l’audition démarrée vers 8H40 ne durât plus de 12 heures, comme il le craignait. Comment pouvait-on lui faire rater un match de Champion’s League, le priver des exploits de Ibrahimovic, ce super footballeur qui ne connaît pas d’ennui pour dépassement de ses comptes de compagne, laquelle doit bien profiter de l’augmentation substantielle des revenus de son footeux de mari ? Oui, le petit nerveux l’avait très mal. Il commença d’emblée par une question : - Vous avez la télé ? Canal +, la chaîne de mon ami Bolloré ? - Pas que je sache, répondit sèchement le juge, mais logiquement, pour le match, vous pourrez sûrement voir la seconde mi-temps et peut-être les prolongations ! On va vous libérer vers 20 H 15 ! - Mais, il n’y a pas de prolongation possible pour ce match aller ! Vous avez l’air de vous y connaître en football ! - Oui, bon, asseyez-vous, on a à causer ! Parlons de cette affaire Bygmalion ! Et le petit Nicolas dut, une fois de plus, s’expliquer ! Non, il ne savait pas que des fausses factures avaient été établies pour permettre un financement de sa campagne de 2012 au-delà du plafond imposé de 22,5 millions d’euros. Et si des magouilleurs y étaient de leur petite initiative, allez, zou, qu'on les envoie en cul de basse fosse ! Que les faussaires dans les fosses errent ! - Il y en a quand même pour 18 millions d’euros, Monsieur, a lancé péremptoirement le juge, vous n’étiez pas au courant ? - Appelez-moi Mr le Président, s’il vous plaît, ça me ferait tellement plaisir ! Non, je n’étais pas au courant et la société Bygmalion qui a émis ces factures et bien...je ne la connaissais pas ! - Il s’agit de factures de trains, de salles de meetings, de sondages, de réceptions à petits fours, vraiment, ça ne vous dit rien ? - Non vraiment, je ne m’occupais pas des factures ! J’avais bien autre chose à faire : répéter à l’envi qu’il fallait travailler plus pour gagner plus ; mon slogan, ah, j’en étais fier ! Et puis cette fameuse affiche qui aurait coûté 10 € l’unité, heu….je veux dire 10 centimes d’euros l’unité, heu, quelle ligne ! Vous vous souvenez « ensemble tout devient possible ». On me voit poser devant des prés ! - En parlant de prêt on ne vous a pas un peu aidé ? Mme Bettencourt, par exemple ? - Mais non enfin, il n’a jamais été question de prêt avec la mémère heu, l’âme et mère de notre parti si noble ! - Hum, je vois, donc vous n’êtes au courant de rien ? - Non, je vous dis ! Demandez plutôt à Copé, ou à son bras droit l'ouvrier Lavrilleux "l'ouvre-ailleurs". Et lisez mon livre « La France pour la vie » j’écris à la page heu…zut, je ne m’en rappelle plus, c’est comme les factures…heu, les fractures que j’ai eues gamin. Je disais quoi ? - Que vous aviez écrit dans votre livre, que je n’ai pas lu et je n’en ai pas l’intention, oui, bon, que vous aviez écrit quelque chose.. - Ah oui ! Merci ! Bon sang la mémoire ! J’ai du mal à enregistrer ! Vous pensez que c’est Alzheimer ? - Je suis juge, non neurologue et je vous écoute ! Qu’aviez-vous écrit dans ce livre ? - Le livre ? Quel livre ? Ah oui, le livre « Libre » de 2003 si je ne m’abuse ? Je devais sûrement dire que j’étais libre, pas comme en ce moment, mais bon, je ne veux pas dire de mal et… - Il me semble que vous parliez de votre dernier livre « La France pour l’avis » ? - Ah, oui ! Mais ce n’est pas pour « l’avis » mais pour « la vie » si je peux me permettre ! Prononcez bien ! Oui, ça c’est mon dernier livre… Et je disais quoi ? - Une phrase en lien avec Bygmalion, je suppose ? - ….Ah oui, bon sang, ce serait bien de me récupérer deux trois neurones de temps en temps. Merci, Mr le Juge ! Oui, j’y suis ! J’ai écrit : « « Là encore, on aura sans doute du mal à le croire, c’est pourtant, je le jure, la stricte vérité : je ne connaissais rien de cette société jusqu’à ce que le scandale éclate. » - Hum, j’aimerais croire en votre sincérité mais franchement, sauf votre respect, je n’y crois guère. Et je vous mets en examen ! - Examen de quoi ? De droit ? Ah, ah, je vous la sors bonne ? - C’est exact minet ! Heu, Mr le Président, et je vous nomme également témoin assisté pour escroquerie et abus de confiance. Inutile de vous dire que les casse-rôle vous font perdre tout espoir pour les primaires de votre Parti. - De quoi je me mêle ? Vous êtes juge ou chroniqueur des affaires politiques ? Si c’est ça l’Apathie est en danger ! Ah, ah, elle est drôle non ! - Oui, un peu vaseuse comme l’eau trouble dans laquelle vos comptes naviguent ! Allez, vous pouvez y aller ! - Au fait, vous ne vous êtes pas présenté ? - Je suis le juge Tournaire ! - Hum, je ne vous aime qu’à demi, Tournaire !
- C’est cela, demi-tour, nerfs !