1831. Mary une jeune fille de 15 ans mène une vie de misère dans la campagne anglaise du Dorset. Simple et franche, mais lucide et entêtée, elle raconte comment, un été, sa vie a basculé lorsqu'on l'a envoyée chez le pasteur Graham, pour servir et tenir compagnie à son épouse, une femme fragile et pleine de douceur. Avec elle, elle apprend la bienveillance. Avec lui, elle découvre les richesses de la lecture et de l'écriture... mais aussi obéissance, avilissement et humiliation. Un apprentissage qui lui servira à coucher noir sur blanc le récit tragique de sa destinée. Et son implacable confession. Nell Leyshon réalise un travail d'orfèvre avec ce portrait inoubliable, où vibre la voix lucide et magnifique de son héroïne. " La Couleur du lait se déroule en quatre temps, celui du rythme de la nature. Et c'est très modestement un grand moment de poésie. " Libération Traduit de l'anglais (Royaume-Uni) par Karine Lalechère
Format : Livre papier
Éditeur : 10 X 18
Date de sortie : 2 septembre 2015
Nombre de pages : 186 pages
Prix : 6,60 eurosMon avis :
Voilà une lecture très intéressante et surtout originale. Originale dans le sens où il y a très peu de ponctuation et les majuscules sont inexistantes. Faut dire que l’héroïne, Mary, cette petite paysanne, âgée de quinze ans seulement, ne sait ni lire, ni écrire et s'exprime en utilisant les la à la place des le etc... Elle a en plus, un petit handicap : une jambe atrophiée.
Nous sommes en Angleterre, en 1831. Mary vit dans la ferme familiale avec ses parents, ses 3 sœurs et son grand-père adoré.
Sa journée consiste avec ses trois soeurs à faire tourner la ferme en s'occupant des bêtes, (sa vache préférée), faire du fromage, nettoyer les granges, le ménage et j'en passe. Pas le temps de rêvasser.
Mais voilà, le père veut faire rentrer de l'argent et comme le pasteur a besoin d'une personne pour veiller sur sa femme malade, il décide d'envoyer sa fille pour une durée illimitée.
La vie de Mary va changer à tout jamais.
C'est là-bas, qu'elle va prendre soin de la femme du pasteur. Veiller sur elle jusqu'à sa dernière heure. C'est aussi là-bas, qu'elle va découvrir l'écriture, apprendre à lire.
Mary a la langue bien pendue mais surtout très franche. Je l'ai énormément appréciée pour son tempérament et sa façon de s'exprimer. Elle manque de connaissances ?! Tant pis. On sent cette grande intelligence en elle.
On prend plaisir à la suivre dans cette nouvelle vie même si ce n'est pas l'idéal pour elle, car au final, elle n'est qu'une simple bonne à tout faire. Pis, il fait tout le temps froid dans les pièces mais Mary est courageuse, ne se plaint pas. A vrai dire, elle n'a pas le choix. Et même s'il y a Edna, l'autre bonne, Mary est toujours au taquet.
C'est une fois le décès de la femme du pasteur que sa vie bascule.
Alors Mary, décide de tout écrire sur feuille pour laisser une trace avec ses mots, sa plume. Pour ne pas la juger.
Citation : ceci est mon livre et je l'ai écrit de ma propre main. chaque mot. chaque lettre.
Une histoire magnifique qui fend le coeur au fil des pages et la dernière page est juste incroyable.
L'auteure Nell Leyshon a réussi avec brio à me tenir en haleine malgré cette difficulté dans les débuts à lire sans toutes les ponctuations et majuscules. Quelques pages suffisent pour oublier ce détail fait intentionnellement mais délicieusement bien fait.
Quoi qu'il en soit, l'auteure a la plume vraiment très belle, addictive et surtout très fluide. Elle l'embarque le lecteur assez facilement une fois que l'on capte son style... soit la plume de Mary.
Je vous le recommande !
Ma note :