La méthode est simple. Précise et donc imperturbablement malsaine.
Boire une bière. Puis deux. Lancer une playlist intense, triste ou simplement transcendantale.
Si ces termes vous échappent, c'est que vous n'avez jamais écouté de musique avec votre coeur. Je vous souhaite de remplir cette lacune au plus vite.
Cherchez le point d’écœurement qui rejoint la chute intérieur. Vous chutez, profondément, et le vertige rejoint l'extase sereine.
Puis laissez couler la salive au fond de votre gorge, buvez une autre gorgée. Montez le volume.
Et tapez. Si c'est incertain, c'est que vous y êtes. Si vous voyez flou, laissez couler les larmes. Attendez, respirez à peine. Et tapez.
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Pendant longtemps je frappais les murs, pour voir s'inscrire des bleus sur mes phalanges. Le temps que mon corps les assimile, et non les faire disparaître, me laissait la sensation de mesure. Je calculais mon temps de digestion des maux.
Maintenant je frappe plus souvent le clavier pour des recettes des mots durs qui pénètrent vos pores. Et enfoncent des portes toujours plus faciles à battre.
La porte battante, ça vous rappelle rien? Sinon, c'est que vous l'avez poussée et que vous m'avez rencontrée, moi et mes poings bleuis d'angoisse. Et que vous savez combien je tire sur mes poings pour ne pas vous faire peur. Et combien ce n'est pas de la peur mais du combat.
La méthode est simple, submergez-vous.
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Quiet Desperation - Adiam Dymott