Photo ©Nico Kaiser via Foter.com / CC BY
Renato Bialetti s'est éteint chez lui à Ascona, dans le canton du Tessin, a indiqué à l'ats, porte-parole de la commune. Information confirmée et publiée par plusieurs médias italiens. Jusqu’au bout, l’homme moustachu de la cafetière du même nom, a tenu à marquer les esprits de son sens de l’humour et de la dérision. Pour ses obsèques, la famille a respecté son souhait de transformer une de ses cafetières en urne funéraire. Une Moka Express, modèle familial dix-huit personnes, mise en terre dans la tombe familiale. Son épouse y repose aussi Ses enfants Alessandra, Antonella et Alfonso ont ainsi respecté sa volonté. Et personne n’a vraiment été surpris : "Au fond, on s’attendait à ce qu’il arrive dans une cafetière. La Moka est née avec lui, elle le représentait", confie un ancien salarié de l’entreprise au journal italien Il Quotidiano.
L’unique cafetièreTout le monde la connaît, cette cafetière italienne si caractéristique, fabriquée d’aluminium, qu’il faut installer sur le feu d’une gazinière. Artisan de l'expansion de la marque dans l'après-guerre, l'industriel prête son visage et ses grandes moustaches à une publicité dessiné par Paul Campani. Celle-ci, comme la bonne odeur de café, se répand dans toutes les maisons italiennes. Le succès est immédiat. Le journal La Repubblica raconte que, Renato Bialetti avait reçu un bon coup de pouce d'Aristote Onassis. Alors que l’homme tentait d'expliquer le fonctionnement de sa cafetière à un groupe de Français sceptiques, il avait vu passer le célèbre et richissime armateur grec dans un palace italien et lui aurait demandé de l’aide. Selon son récit, le milliardaire, sortit de l'hôtel, puis revenu quelques minutes sur ses pas, avait lancé au jeune entrepreneur devant son public encore sceptique : "Salut Renato, comment vas-tu ? Tu sais que je n'ai jamais bu un café aussi bon que celui qui sort de tes cafetières ?"Renato Bialetti a dirigé l’entreprise jusqu’à la moitié des années 1980, date durant laquelle il vend sa société à une entreprise qui la cède par la suite à une famille italienne de Brescia (nord). En 2010, l'usine originelle sise à Omegna doit fermer ses portes. La production est délocalisée dans l'est de l'Europe, en Roumanie. FG