Au fil des allers-retours entre le monde réel et le monde onirique, le lecteur découvre plusieurs tranches de vie. Il y a d’une part l’histoire de ce vieil homme et de son petit-fils, puis d’autre part, les absences répétées de Chinami qui inquiètent bien entendu sa mère et sa grand-mère, tout en réveillant de douloureux souvenirs chez ces deux dernières. Progressivement, les différents destins finissent pas se croiser, au-delà du songe et des époques, dissipant petit à petit les frontières entre le réel et l’imaginaire. Si l’auteure narre une histoire familiale sur plusieurs générations, elle dévoile également l’histoire de ce petit village, qui fait office de fil rouge à travers le temps.
Mêlant souvenirs, mystères et légendes, Yuki Urushibara livre un récit poétique, émouvant et foncièrement humain. Graphiquement, les dessins dégagent une sorte de « zenitude » qui incite le lecteur à se laisser immerger dans cet univers onirique. L’omniprésence de l’eau apporte beaucoup de quiétude à cette histoire très contemplative, qui prend le temps de développer son intrigue tout en installant une ambiance apaisante. De plus, le grand format de cette collection « Latitudes » permet au lecteur d’encore mieux apprécier ces planches tout à fait somptueuses.
Encore une petite pépite dénichée par les éditions Ki-oon et que vous pouvez retrouver dans mon Top manga de l’année !