L’article 25 du projet de loi dispose que les modalités du droit à la déconnexion font partie des sujets abordés lors de la négociation annuelle dans les entreprises sur la qualité de vie au travail, afin « d’assurer le respect des temps de repos et de congés ». Cette disposition provient du rapport Mettling, un document de 60 pages de réflexions et préconisations remis le 15 septembre à Myriam El Khomri. Ce rapport insistait sur l’importance de l’ évolution des entreprises face au fameux « virage numérique » en se basant sur un constat « d’infobésité » et de fil à la patte numérique. Un accord de branche a déjà été signé par les entreprises du secteur du numérique (Syntec).
Ce que préconise le texte en termes de modalités pratiques essentielles :
Charte de sensibilisation
« A défaut d’accord, l’employeur définit ces modalités et les communique par tout moyen aux salariés de l’entreprise », précise le texte. « Dans les entreprises d’au moins 300 salariés, ces modalités font l’objet d’une charte élaborée après avis du comité d’entreprise ou à défaut, des délégués du personnel », précise-t-il. Cette charte doit prévoir des « actions de formation et de sensibilisation des salariés à l’usage des outils numériques », et ce pour tous les salariés, « personnel d’encadrement et de direction » inclus.
Le projet de loi fixe l’entrée en vigueur de ces mesures au 1er janvier 2018. L’inscription dans la loi du « droit à la déconnexion » était une demande portée notamment par la CGT des ingénieurs, cadres et techniciens, l’Ugict-CGT.
Cependant, comme le veut l’esprit de l’ensemble de cette loi, celle-ci évoque « Le dialogue social avant tout ». Ce qui traduit en novlangue fauxcialiste correspond à une absence de dispositions contraignantes. Aussi, rien n’empêchera donc un N+1 de harceler ses collaborateurs de mails à des heures indues (on connait….), si un salarié lambda n’est pas en capacité et en position de refuser ce type de pratiques invasives. C’est donc le comportement de certains cadres, si peu respectueux de la vie privée, qu’il s’agit de remettre en cause, bien plus qu’un article de loi sans sanction ne saurait le faire.