Après une apparition mitigée dans X-Men Origins : Wolverine et un jeu-vidéo un peu moyen, le super-héros le plus déjanté de l’univers Marvel arrive enfin sur nos grands écrans, grâce à un Ryan Reynolds plus que jamais motivé à nous proposer cette adaptation ciné du comics culte. Alors, super-héros ou super-zéro ?
C’est bien la question que l’on pouvait se poser avec une production aussi casse-gueule. Malgré tout, les premiers essais vidéo de Deadpool en CGI étaient fort convaincants. C’est donc sans surprise que le film final reprend une réalisation similaire à ces scènes. Deadpool tire à tout va et tranche des têtes sans lésiner sur la violence. Sans forcément atteindre un gore plus extrême et réaliste comme dans Kick-Ass ou Super, dans sa mise en scène Deadpool reste conventionnel à l’esprit Marvel et parvient donc à retransmettre habilement l’ambiance du comics.
Une atmosphère qui transpire le fun grâce aux nombreuses blagues vaseuses de notre protagoniste, oscillant entre des références à la pop culture et des moqueries directement destinées à la production derrière la réalisation du film.
S’il y a une chose dont on peut être sûr c’est qu’on a bien affaire à un total anti-héros, dont le cheminement est efficacement rythmé et dont l’histoire s’avère plutôt attachante. Même s’il enchaîne les vulgarités à tout va et qu’il prend à contre-sens l’esprit du super-héros habituel, l’homme en costume rouge transpire une sympathie partagée entre drame et comédie. Il a en effet le cancer, et tente de le battre grâce à un docteur douteux qui tente des nouvelles expériences.
Ce passé de cancéreux prend une bonne moitié du film, et se révèle ainsi importante pour bien cerner le personnage. Ce type n’est pas foncièrement original, mais il s’avère suffisamment cynique dans son approche pour se distinguer des habituels super-héros. On peut d’ailleurs remercier Ryan Reynolds qui fournit certainement une des interprétations les plus impliquées pour un Marvel, qui est notamment le seul à très bien s’en sortir sur le casting, les autres acteurs comme Morena Baccarin manquant beaucoup trop de charisme et de sincérité.
Question musiques, on ne manquera pas de retrouver le titre qui a servi à la majeure partie de la promotion du film (Give it to ya de DMX). Parfois trop attendu musicalement parlant, le film parvient difficilement à nous surprendre sur le plan de ses chorégraphies musicales face à Les Gardiens de la Galaxie (c’est pourtant pas faute d’avoir essayé).
Si dans le fond, Deadpool reste un Marvel – très certainement pour éviter de perturber la recette classique qui raffle tout au box-office -, il est certainement le plus amusant qu’il ait été donné de voir. Contrecarrant certains clichés et proposant un scénario rôdé cernant l’anti-héros se cachant dans le personnage, Deadpool est une chouette réussite qui ravira très certainement tous les fans du personnage. On aurait pu s’attendre à quelque chose de trop poussif comme un certain Avengers : L’ère d’Ultron, pourtant le film est drôle, bourré d’action et plutôt fidèle au matériau d’origine, en somme on passe vraiment un bon moment. Enfin, à moins d’être allergique à l’humour gras.
Ma note : 7/10