18 février 2016
Je l'ai dit en une ou deux occasions, j'aime beaucoup l'univers de Louis chedid, et même ce qui peut paraitre étonnant vu la génération à laquelle j'appartiens, plus que son fils M, trop barré et déjanté pour moi.
Tandis que son père, que j'ai découvert en concert en banlieue parisienne il y a presque vingt and de cela, j'aime profondément sa façon de trousser des mélodies et d'écrire des textes à la fois simples et profonds en même temps.
Le Louis Chedid que j'aime, c'est celui à la fois profondément humaniste, intelligent, et qui préfère la douceur et le chuchotement.
Et je l'ai retrouvé en ce début d'année, non pas dans les bacs des disquaires ou autres i tunes- bien qu'il continue sa tournée triomphale en patriarche de la famille Chedid sur trois générations, mais plus étonnamment chez les libraires avec la parution de son premier recueil de nouvelles, chez Calman Levy, "des vies et des poussières".
Dans ce recueil de 16 nouvelles de qualité- c'est rare pour être souligné- plutôt homogène, on retrouve cette absence de prétention, cette humilité, , cette mélancolie sa dose d'ironie, et surtout plus que jamais cette façon d'observer le monde dans lequel on vit avec un regard mi amusé mi concerné.
Ces 16 nouvelles, qui s'attarde comme souvent dans l'exercice à nous montrer un moment précis où la machine se coince, on retrouve bien le regard de l'auteur de Anne ma soeur anne ou ainsi soit il , ce regard plein de chaleur et d'indulgence sur les failles et bassesses de l'être humain, et réussir aussi en quelques pages seulement à instiller une ambiance et trousser des personnages et des situations que le lecteur n'a pas de mal à appréhender.
Art de la chute, sens du dérisoire, maitrise de l'absurde, et petite dose d'humour noir salvatrice : si Louis a parfois tendance à en faire un peu trop dans le coté un peu burlesque, on aime dans "des vies et des poussières" la façon dont il il écrit comme il chante et compose, c'est à dire toujours mezza vocce, avec humilité et sans prétention, sensibilité et douceur, et toujours avec cette plume vraiment agréable à lire, qui se dévore très rapidement- petite mention pour "Mensonges ou vérité", qui nous plonge dans une savoureuse histoire d'arroseur arrosé ou encore Léon jusqu'au boutiste, qui porte bien son titre dans le côté " bigger than life".
Bref, après l'excellent livre de Mathias Malzieu dont j'ai chanté les louanges mardi matin, encore un exemple que les grands auteurs de la chanson françaises sont aussi de fins léttrés et peuvent concurrencer les bons écrivains français...
LOUIS CHEDID - On ne dit jamais assez aux gens qu'on aime qu'on les aime (clip)