Que l'autorité n'est plus ce qu'elle était
Le maître ne commande plus.
Le disciple n'obéit plus.
Ils ne font plus qu'échanger des points de vue
Paradoxe de la modernité,
Plus on est interconnecté
Et plus on est déconnecté de la réalité !
À chacun selon sa sensibilité
L'objet, l'objectif, l'objectivité
Ne sont plus qu'un vaste champ de ruines...
Il n'y a plus que des sujets qui se rejettent la responsabilité.On ne se lève plus pour vous souhaiter la bienvenue
On ne s'élève plus, on ne tombe plus des nues
Plus rien ne nous étonne, on ne tâtonne plus
Plus rien ne nous façonne, on ne s'y prête plus
À chacun selon ses vœux
Son récit laïc ou son roman politique
Tout le monde connaît la leçon par cœur
Il n'y a plus que des mal-élevés et de mauvais éleveurs
Pour faire de l'école la source de tous nos malheurs
On ne s'y entend plus, on cultive le malentendu
On n'est plus mordu par le savoir mais tordus sans aucun sens du devoir.
Tout le monde a raison, tout le monde a tort
De favoriser le désaccord de tous les esprits
Attention, il ne s'agit plus de relativisme de l'existant
Mais de l'absolutisme du néant
Toutes les vieilles certitudes sont ébranlées
On n'en a retenu que la fable de la laitière et du pot au lait
Pour cesser d'espérer
Pour désespérer tous les français de France et d'ailleurs.
Ce ne sont plus que les opinions marchandes qui commandent
Celles qui remplissent les têtes vides et vident les têtes, pleines de vide
On n'a plus que l'embarras du choix entre les stupides et les morbides
Dans la plus absurde des guerres fratricides.
Le garçon joue à la poupée et la poupée joue au garçon : le genre est sacrifié
On n'est plus attiré par le haut mais par le bas : le nombre est sanctifié
L'homme descend du singe, c'est ce que les guenons ne cessent de répéter
Non ! rétorquent les autres animaux, c'est le singe qui descend de l'homme. Et ils n'ont vraiment pas de chance...
Encore une théorie, la théorie du complot de l'homme contre Dieu
On veut bien du Christ comme porte flamme
Mais on ne veut surtout pas que le salut des âmes passe par l'islam
Alors on stigmatise, on divise à outrance pour en faire un drame.
Les mathématiques sont devenues inutiles, la métaphysique imbécile
On paraphe la mauvaise orthographe
Et on ne distingue plus les zèbres des girafes
Tout ce qui n'est pas pratique est relégué comme étant dogmatique
On communique pour rendre commun et pourfendre ce qui est unique
La géopolitique s'est substituée à la géographie
Et nos petites histoires à l'Histoire.
On a enterré la hache pour ressortir les couteaux
Qui se souvient de la Palestine ?
Qui ne se souvient pas de la Shoah ?
L'instruction civique est devenue religieuse
L'instruction religieuse est devenue incivique
Et les lois de la République ?
Des préceptes dont la redondance est devenue comique
Et leur usage cynique.
Parmi toutes les théories qui inondent le marché
Il n'y a pas l'ombre d'une connaissance
Mais une froide et laïque ignorance...
Oui c'est à l'école aujourd'hui
Que l'on dispense la méconnaissance
Que l'on désapprend à vivre ensemble
Et que l'on apprend à mourir ensemble.
L'école est morte
Google est né
Tant bien que mal
Avec une infinité de propositions qui se valent.