Le 6 février 2016, une explosion à Natrampalli, en Inde, a fait un mort et trois blessés. L’enquête des autorités locales favorise la chute d’une météorite faute de la présence de traces d’explosifs. Une hypothèse contestée par la NASA, au regard des images du petit cratère. Un examen plus minutieux mené les jours suivants par des scientifiques a permis de retrouver des fragments et de soutenir la possibilité que l’arme du crime venait de l’espace.
Chaque jour, il tombe au moins 100 tonnes de météorites sur Terre. De minuscules grains cométaires ou de petits morceaux d’astéroïdes qui, le plus souvent, passent complètement inaperçus, de par leurs tailles ou parce qu’ils se sont échoués dans une région terrestre très peu peuplée : océans, déserts, inlandsis… Les probabilités d’être touché par un « caillou » venu de l’espace sont en réalité très faibles. Il y a bien eu des blessés comme lors de l’événement de Tcheliabinsk qui s’est produit il y a tout juste trois ans mais, de mémoire d’Hommes, aucune victime n’est à déplorer, hormis quelques animaux comme, en 1911, un chien à Nakhla, en Égypte.
Cependant, l’homme retrouvé mort à Natrampalli, dans le district de Vellore, en Inde, près d’un petit cratère de quelque 60 cm de profondeur, le 6 février 2016 pourrait bien être la première victime de la chute d’une météorite de l’Histoire. Une grosse explosion a été entendue par toutes les personnes autour du site où le malheureux a été retrouvé gisant. Trois personnes ont été blessées et de nombreuses vitres furent brisées. L’enquête menée par la police a conclu à l’impact d’une météorite et exclu « l’hypothèse d’un sabotage ou d’un acte de terreur » comme l’a rapporté la presse locale. Intéressée par l’affaire, la NASA qui a étudié les différentes images du cratère a de son côté mis en doute cette version, sans pour autant avoir été sur place.
Fragment de la météorite retrouvé sur le campus universitaire à Natrampalli — Crédit : National College
Les preuves accablent la météorite
« La NASA peut-elle toujours avoir raison ? » interrogent une équipe de scientifiques du National College qui a conduit sa propre enquête sur les lieux. Et bien, non affirment-ils dans leur communiqué, arguant que les experts américains ont été induits en erreur par les déformations du cratère causées par les passages des précédents enquêteurs.« Une photo prise par une des personnes du campus immédiatement après l’événement montre que le cratère est une cavité linéaire formée par un objet pénétrant, déclarent les chercheurs, ajoutant qu’une petite portion d’un tronc d’arbre à proximité présente la signature d’une légère brûlure et des projections du sol ont été retrouvé sur le tronc de l’arbre. »
Bien qu’aucun débris météoritique n’ait été retrouvé dans le cratère, l’équipe a découvert des fragments sur le toit d’un bâtiment administratif et d’un atelier tout proche. Celui-ci a même eu une de ses façades percées, des poutres et des tôles sur son toit, pliées.
Les échantillons glanés renforcent l’hypothèse qu’une météorite ait tué ce passant. L’étude au microscope électronique montre qu’il s’agit d’une chondrite carbonée qui renferme des oxydes de fer (Fe2O3) et des pyrites (FeS2). « La présence de fer, oxygène, carbone, silices, sodium, aluminium, calcium, manganèse, souffre et potassium est confirmée. L’analyse minutieuse des images ont montré que le matériau est un assemblage d’innombrables chondrites carbonées dont la taille varie de 10 à 50 micromètres » précisent-ils.
Le collectif qui prépare un article scientifique sur cet événement de Natrampalli, a nommé cette météorite BEC 1, conformément aux règles de la nomenclature internationale.