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[Autour d'un café] - Auteur, blogueur, éditeur part.2

Par Nyxshadow @Lectures_Nyx
  • s'adresser de préférence à des amateurs du genre
  • instaurer une relation de confiance

Cependant, l'auteur doit être plus prudent qu'un chargé de relation presse d'une maison d'édition. Il doit éviter au maximum de mêler privé et public en gardant une certaine réserve (ce fameux "comportement professionnel" ?). Ceci est d'autant plus important lorsqu'un "drama" éclate. Il faut éviter au maximum de s'en mêler (un état que l'on pourrait généraliser aux blogueurs je pense...).

"Un mot peut ternir une image" (valable sur FB, les forums, les commentaires...)

Ces échanges autour d'un SP peuvent être courts et distants, ou au contraire plus cordiaux, mais doivent rester "professionnels" même si les blogueurs sont privilégiés par rapport à un lecteur lambda.

Le blogueur ne doit jamais oublier le "privilège" qu'il possède. Il peut recevoir gratuitement (même en ayant une contrepartie, l'avis) un texte et parfois même avant sa sortie officielle. Bien sûr, la maison d'édition et l'auteur en retire une certaine visibilité mais il ne faut pas oublier que les blogueurs, aussi importants soient-ils, ne sont qu'un des maillons qui permettent le succès - ou non - du livre.
De plus, un SP n'est ni un droit ni un devoir : il doit toujours être pris par envie - même si, exceptionnellement, il s'écarte de la ligne classique des lectures du site. Un avis de complaisance agacera les auteurs qui préfèrent un avis honnête et argumenté, même s'il est mitigé.
En contrepartie, bien sûr, la maison d'édition et l'auteur ne doivent pas "prendre de haut" le lecteur, ni attendre un avis faussé pour être à 100% positif. C'est un jeu d'honnêteté où chacun accepte les règles. Parfois un "drama" éclate et porte préjudice à tout le monde, mais souvent il est dû à une incompréhension ou une maladresse...

Même s'il est agréable pour un lecteur d'établir une relation privilégiée avec l'auteur, il est vraiment important de faire la part des choses : d'un côté l'ami(e) qu'on veut soutenir, qu'on apprécie et avec qui on a peut-être des points communs, et de l'auteur le "lecteur" qui peut avoir un avis plus mitigé et mettre en avant des "faiblesses".
Une situation délicate des deux côtés car si l'auteur ne doit pas se sentir visé ou trahi, le lecteur se doit de rester honnête et objectif(ici ces deux qualificatifs sont un peu redondants car ils englobent la même idée : ne pas encenser un livre qu'on n'aura pas sincèrement apprécié).

Dans cette chaîne de promotion du livre, il ne faut pas oublier non plus le . Il est l'acteur le plus important - qu'il soit une personne physique ou même dématérialisée via les plateformes d'achat en ligne. Comme le bibliothécaire, c'est un professionnel qui peut conseiller des titres à ses clients et augmenter la portée du bouche-à-oreille. Ces professionnels provoqueront toujours - sauf rares cas - plus de ventes que les blogueurs.
Malgré tout, il sera toujours intéressant de garder les blogueurs. Il apportent une touche de créativité, de passion et d'initiative que les professionnels ne peuvent pas toujours cultiver au vu de la quantité d'offices qu'ils reçoivent - et ne portant pas toujours sur des titres qu'ils auraient choisi d'eux-mêmes (tout le monde se souviendra des "offices sauvages" pour les livres de Valérie Trierweiler, Nicolas Sarkozy ou même pour Grey).
A nous d'être sérieux, honnêtes et de soutenir notre passion et nos auteurs avec enthousiasme mais sans aveuglement.
Ah et en limitant le subjectif... mais bon, ça c'est difficile : nous sommes des passionnés, non des professionnels, donc on parle avec le cœur.

Au-delà des lecteurs qui postent sur un site, qu'ils demandent des SPs ou non, il y a d'autres lecteurs : les silencieux et ceux qui postent des avis sur les sites de ventes en ligne (parfois ils achètent, parfois ils empruntent, là n'est pas la question). Le fait de publier sur un blog ou sur un site (communautaire ou non) n'implique pas automatiquement un rapport privilégié avec les auteurs. Bien sûr, ceux qui ne partagent pas ainsi sont "distants" voir "inexistants" pour les professionnels. Ils ne comptent que comme une unité au milieu de la masse.
Mais ils ont un impact sur les ventes par leur nombre. On se doute bien qu'entre un titre qui possède un maximum d'avis compris entre 4/5 et 5/5 et un titre possédant peu ou pas d'avis (ou en majorité négatifs ou mitigés), un client choisira "au hasard" (sans l'influence du nom de l'auteur ou de la ME) le premier. C'est une "puissance" qui est non négligeable. C'est "critiques" anonymes peuvent - grossièrement - se découper en deux parties.
D'une part la " fanbase". Un jeune auteur, sous contrat ou non avec une grande maison d'édition, se retrouve avec son bébé à disposition du public. Il est possible que la ME lui fasse de la publicité (on voir de plus en plus d'affiches de publicité pour des romans - une chose que j'adore !) mais rien n'est garanti. Il est plutôt de notoriété publique qu'un auteur vit difficilement de sa plume et on ne compte plus les articles déclarant que même des "grands noms" ne vendent "que" quelques milliers d'ouvrages (beaucoup de guillemets ici, mais je pense qu'ils ont bien leur importance !).
Mais avec une fanbase, un auteur dispose d'une groupe de personnes qui vont lui faire gratuitement de la pub. Certes pas en posant des affiches dans la rue(quoi que je me rappelle de mecs distribuant des exemplaires d'un livre à la sortie de la fac il y a quelques années...) mais en faisant jouer le bouche à oreille. Et avec internet, le bouche à oreille gagne une portée non négligeable.
Ces fans vont poster jusqu'à plusieurs dizaines de commentaires élogieux - pour ne pas dire dithyrambiques - sur des sites comme Amazon ou la Fnac et ainsi mettre le titre en avant. Une mise en avant périodique(comme les livres de politiciens) mais surtout une note globale haute (et parfois on se dit que cette note n'est pas méritée, mais c'est un autre point). Ces auteurs sont conscients - j'espère - de leur chance. Même s'il ne deviennent pas mondialement connus, ils ont néanmoins des soutiens actifs.
D'auteur part, il y a les critiques "innocents". Je sous entends par là, ceux qui ne sont pas "affiliés" à un auteur, un éditeur ou un genre en particulier. Ce sont juste des lecteurs désireux de partager leur expérience sans en faire un mode de vie(oui je l'avoue, tenir un blog je considère que c'est un mode de vie car ça prend un temps certain - même si on peut vivre normalement à côté). Et leurs avis, peut être moins nombreux (encore que...) ou moins spécialistes, n'en reste pas moins importants. Ils augmentent la portée du bouche à oreille par le nombre et moins par la note. Je vous avoue qu'entre un livre possédant cinq avis à 5/5 et un livre ayant trente avis et une moyenne de 3.4/5 je choisirai le deuxième. Car même s'il est potentiellement moins bon sur la valeur numérique, la diversité des avis me permettra de mieux me rendre compte si je vais le prendre (et en général j'écarte d'office l'autre livre).

[...] son propre avis sera une réponse aux autres, soit en les confirmant, soit en prenant leur contrepied (qui peut alors prendre une forme très virulente du client qui s'est senti floué).
Juliette Di Cen

Ce qu'il faut retenir ? Blogueurs, professionnels du livre, anonymes "fan" ou non, nous avons tous notre place dans la chaîne de promotion d'un livre. Nous avons des rôles un peu différents c'est vrai, pas la même manière de procéder, mais pour autant, je pense qu'il ne faut en écarter personne et cultiver cette diversité.

En revanche, ces différents "acteurs" comme je les appelle sont très inégaux dans leur rapports avec les auteurs - et très honnêtement ce ne sont pas mes critiques innocents qui sont les plus susceptibles d'être "lésés" !
De manière générale, les auteurs préfèrent respecter la règle "zéro interférence". Ils ne s'impliquent pas vis-à-vis de l'avis publié, même s'ils peuvent parfois le re-partager sur leur page FB ou sur leur site. Ainsi, il n'y a pas de "bride" et l'avis est plus spontané et authentique (et pas remanié par son auteur...). C'est alors au lecteur de prendre l'initiative du contact.
Ce contact ne se fera qu'avec des lecteurs ayant apprécié le ou les romans et les échanges seront plus agréables pour les deux parties (même si il n'y a pas de réponses de l'auteur ou si ça ne va pas plus loin).
En effet, les auteurs sont souvent contraints de prendre plus de précautions en virtuel qu'en réel et - avouons le - il est dommage de brider la parole de personnes qu'on apprécie pour leur prose et leur imagination !

Une anecdote pour la route ? Les auteurs avouent majoritairement que ce sont les avis spontanés (hors critique même) qui sont les plus marquants. Alors, lancez-vous !
Je vous avoue que mes quelques minutes de discussion avec Angélique Barbérat (l'auteur deL'instant précis où les destins s'entremêlent) dans un Grand Cercle un peu vide étaient passionnantes - même si j'étais intimidée. De même j'ai passé de meilleurs moments à discuter avec Laëtitia Constant et Stéphane Soutoul dans un petit salon gratuit, qu'au Salon du Livre de Paris qui est moins "pratique" pour la discussion. Donc pas de panique si vous ne pouvez pas monter à Paris ;)


PS : à propos du SP "sauvage"
Même si on est compréhensif vis à vis des petites maisons d'édition ou des petits auteurs, ces "demandes" doivent être traitées avec la plus grande précaution. Le résultat sera rarement positif (soyons honnête, sur des dizaines de mails envoyés, combien ont débouché sur un avis ?) et tendra souvent à agacer les blogueurs.
Amis auteurs, faites bien attention lorsque vous envoyez ces "pubs".

  • Ciblez des sites qui chroniquent le genre de romans que vous écrivez (ça vous semble évident ? Et bien pas pour tout le monde)
  • Commencez par discuter avec ces blogueurs. Ne cachez pas que vous êtes auteurs (l'honnêteté) mais soyez ouverts aux dialogues
  • et SURTOUT, attention à la formulation ! Bonjour/merci/au revoir sont indispensables, sous peine d'être épinglé sur la blogosphère qui peut être sans pitié. Trop souvent, les blogueurs rapportent des messages manquant de la politesse élémentaire :)

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