L'année dernière, pour la première fois depuis que je me livre à un top ten annuel, un film d'animation avait déboulé avec pertes et fracas sur le podium de ce classement des films et ce n'était que justice, tant Vice Versa, puisque c'est évidemment de lui dont il s'agit, était à tous les niveaux un des longs métrages les plus séduisants inventifs et innovants que j'avais vu, et qui souffrait largement de la comparaison avec les films dits "traditionnaux".
Il est tout à fait possible qu'en 2016, la donne ne change pas et qu'un- ou même plusieurs-dessins animés trustent les premières places de mon classement annuel de fin d'année.Et parmi ceux ci, il est également plus que probable que "Zootopie", la nouvelle pépite de Disney, qui est sorti hier en salles, et que j'ai vu dimanche dernier en avant première familiale, en fasse partie.Sans l'aide de Pixar - même si John Lasseter est largement crédité au générique, lestudio Disney a en effet réussi un vrai prodige, et une véritable pépite, et ce, à tous les niveaux.
Tout d'abord, le film est aus
si beau visuellement qu'impressionnant techniquement, proposant un véritable ravissement visuel où chaque plan offre un dépaysement et foisonne d'idées et de couleurs- et encore on n'a vu le film qu'en 2 D, on imagine ce que la 3 D peut pour une fois apporter à cette vision féérique, notamment dans la magnifique scène où la jeune lapine découvre la cité.Zootopie relève le défi pas toujours relevé chez Disney, d'être avant tout très drôle- avec deux ou trois scènes totalement cultes qui font pleurer de rire, comme la scène des fonctionnaires représentés par des paresseux dévoilée dans la bande-annonce, mais d'autres du même niveau comique. Mais le film est également très intelligent et agrémentée de passionnantes thématiques contemporaines, telles que le rejet de la différence et des stéréotypes . Zootopie joue en effet à la perfection la corde de l'anthropomorphisme, et notamment sur les différentes images et particularités que l'on renvoie aux animaux, et et parvient à faire rire avec une grande finesse sur les différences.Pour y parvenir, les auteurs utilisent l'anthropomorphisme qui permet de donner la parole, des pensées et des sentiments à des animaux vivant dans une société semblable à la nôtre, un procédé utilisé il y a plus de trois siècles par un certain Jean de La Fontaine et qui a a rarement été utilisé avec autant d'humour et de maitrise...
On rit énormément des situations et des personnages principaux, tous très finement écrits et très attachants. "Zootopie", c'est le nom de cette cité à nulle autre pareille, moderne et réglementée, dans lesquels les aninaux y sont totalement humanisés : on jubile de les voir porter des vêtements, utiliser des téléphones portables et leurs applications idiotes, et se tenir debout malgré leur quatre pattes.
Et comme dans les chefs d'oeuvre du genre, Zootopie propose au public plusieurs strates de lecture et celle choisie aussi bien par les enfants que par leurs parents est tout autant jubilatoire l'une comme l'autre.Zootropie parvient à être foncièrement universel mais, et également à être totalement ancrée à son époque, avec des strates de lectures si nombreuses qu’il rend le film tout bonnement passionnant.Sans que jamais cela ne verse à la lecçon de morale ou à la guimauve, Zootropie prône la tolérance et le droit à la différence, combat les stéréotypes, les différences de l’autre, de « vivre ensemble et parvient également à stigmatiser le tout sécuritaire qui entraine le rejet de l'autre.Un divertissement familial qui met des valeurs dans la tête de nos chères têtes blondes et des parents qui jubileront à les accompagner, que demander de plus?Et puis, cerise sur le gateau, il se pourrait bien que le « Libérée, Délivrée » qu'on n'en pouvait plus d'entendre dans la chambre de notre fille soit remplacée par un autre tube, le « Try Everything » de Shakira, qui passe à deux occasions dans le film- notamment dans la mythique scène finale et qui a tout le potentiel pour devenir un nouveau tube planétaire.
I
©2016 Disney. All Rights Reserved.