Quand son anniversaire tombe en milieu de semaine, c'est toujours un dilemme
à résoudre. Attendre le week-end ou profiter de l'instant présent. Il ne me fallût
pas trop de temps pour trancher. Avant l'heure c'est pas l'heure, mais après
l'heure c'est plus l'heure. Donc, en attendant la grosse fête en Normandie, je
descends d'un pas agile à la cave et revient avec un sésame bien mérité. Ce fût un Volnay, premier cru Champans 2001, domaine du Marquis
d'Angerville : une robe grenat sombre, plutôt profonde mais qui
laisse étonnamment passer la lumière en contre-jour et apparaît alors sur une
évolution de type secondaire, sans disque aqueux. Premier nez sur les fruits
noirs, plutôt fermé. A l'aération, le bouquet se développe, s'amplifie, avec
une touche supplémentaire de suavité, sur le cassis, le noyau de cerise et la
figue, une pointe de cuir et de ronce, un très léger côté viandé agréable, et
une belle fraîche presque mentholée. L'impression générale dégage un côté
tellurique intense. En bouche, le vin présente du caractère, sur une base
clairement bourguignonne. Fruité complexe, notes de pruneaux, d'épices douces,
joli soyeux élégant et racé, tannins qui possèdent un toucher de bouche avec de
la personnalité, à la fois gras, enrobés et avec de fines aspérités salivantes.
Un vin terrien, en rien féminin, mais avec une forme d'élégance masculine
extravertie. Fraîcheur salivante extrême en finale, toute enrobée de soie et de
menthe douce. On frise l'Exceptionnel ! La vie est trop courte pour remettre à demain la bouteille qu'on peut
boire le jour même. Bruno